Catégorie: Poesie

janvier 19th, 2024 par Jean Sebillotte

Le Florilège est un joli bouquin, relié, de la SAPF (Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie) qui recueille chaque année les poèmes des membres de l’association souhaitant faire partager un ou plusieurs de leurs poèmes.

J’y participe depuis longtemps. Cette année voici le poème publié sous mon nom.

Ecrire sans frontières

Ecrire pour soi écrire pour d’autres peut-être

Ecrire pour épuiser les nuits sans sommeil

Quand ce corps qui vous lâche se tient en éveil

Dire les ingrates tâches qui mobilisent tout l’être

Ecrire en casanier ancré comme à son rocher la patène

Ecrire rivé à son antre comme les abeilles à leur rucher

Comme les bûches à leur bûcher

Dire cette nuit ou une autre toute sa peine

Ecrire éveillé par delà les frontières nécessaires

Ecrire quand on le peut dans les jours à finir

Quand on peut pratiquer des plaisirs sans en frémir

Plaisirs dont le corps et l’esprit sont les bénéficiaires

Ecrire pour sauter la frontière de la bienséance

Ecrire sur tout et sur des riens

Des vers si possible baudelairiens

Mêlant amour et désespérance

Ecrire la guerre à notre frontière si fragile

Ecrire l’anxiété du monde fini

En écho à notre besoin d’infini

Confronté à nos vies qui n’ont rien de futile

Ecrire nos minuscules galères

Ecrire les contraintes les obligations les noirceurs

Quand meurent là-bas nos frères et sœurs

Là-bas où gronde la guerre

Ecrire sans savoir comment garder l’âme sereine

Ecrire pour obéir à cette invincible instance en soi

Qui oblige à vivre jusqu’au bout où que l’on soit

Qui jusqu’à la fin de nos cheminements nous entraîne

Ecrire ce monde qui nous écharpe

Ecrire sans relâche alignant nos vers

Pour conter aussi nos petits faits divers

Et tout ce qui dans la vie nous écharde

Ecrire dans un monde de mensonge

Ecrire pour jeter des mots au vent

Pour un salut vrai et fervent

Pour résister au mal qui ronge

Ecrire aussi sur l’amour des vieux

Ecrire sur l’éros

Pour accepter thanatos

Et se moquer des envieux

Ecrire sans cesse sans frontière

Ecrire sur la vie et la mort

Sur l’incertaine arrivée au port

Sur sa vie tout entière

Publié dans Ecriture, Poesie

septembre 29th, 2023 par Jean Sebillotte

Mon groupe de lecture a pris la sage décision suivante : ses cinq membres apprendront tous les mois un poème. Excellente chose. J’ai ainsi appris deux de mes poèmes : Thym rouge, Au square Montholon. Cela m’a donné confiance en moi et j’ai pu les lire correctement en public, n’osant pas encore me fier à ma seule mémoire… Autre avantage : trouver des exemples de lecture sur internet. Gérard Philippe dit excellement Le bateau ivre mais moins bien le poème de Nerval El Desdichado. « Je suis le ténébreux – le veuf – l’inconsolé / Le prince d’Aquitaine à la tour abolie/ Ma seule étoile est morte et mon luth constellé/ Porte le soleil noir de la Mélancolie…

J’associe Chantal ma femme à ce travail de mémoire et nous communions dans cet exercice difficile pour nous !

Un conseil : apprenez des poèmes ou d’autres textes ! Surtout si vous avez tendance à perdre la mémoire !

Publié dans Lecture, Poesie

septembre 26th, 2023 par Jean Sebillotte

Je me heurte de nouveau à ce logiciel rénové et trop performant pour moi. Mais je suis têtu et cela m’a coûté des sous. Donc je vais tenter de continuer à alimenter ce site. Un essai avec un poème copié-collé.

Il fait chaud

Mon corps mon âme souffrent

Notre nature se tait

Les mots flottent sans étais

Dans ces durs temps de soufre

Il fait chaud

La terre se réchauffe

Dès lors mon cœur s’assèche

Les mers elles s’échauffent

Et nos chairs se dessèchent

Il fait chaud

La canicule jaune

Au cœur de notre monde

Fait que grillent les faunes

Et que chauffent les ondes

Il fait chaud

Je n’en suis pas anxieux

Mais eux mes enfants chéris

Qui ne sont pas si vieux

Devront être aguerris

Cela marche. Donc je publie !

Publié dans Ecriture, Poesie

juillet 30th, 2023 par Jean Sebillotte

Ca y est, je dispose du nouveau recueil de mes poèmes. Je n’ai que des retours positifs qui m’incitent à continuer à poétiser. Je cite ici une réaction.

« Merci Jean pour ton recueil de poèmes que je viens de lire d’une traite. Je suis très touchée de ce cadeau et de ta confiance. J’ai beaucoup aimé  ton authenticité et ta pudeur pour décrire quelques moments intimes de ta vie, ton admiration pour Baudelaire ou l’éclosion des saisons… Tu joues avec les mots dans 3 vers sur l’éphémère, c’est un régal. Il y en a 2 que j’aime particulièrement : « Le miroir indiscret » pour son impudeur subtile et « Ton corps » plus libertaire et sensuel. Bravo pour ce magnifique travail si diversifié et si proche de la vrai vie. Toute mes félicitations et ma gratitude pour ce partage que tu me permets de vivre à travers ton œuvre. Je te souhaite le meilleur et t’embrasse bien affectueusement ainsi que Chantal bien sûr. A plus tard de t’entendre. Christiane »

Publié dans Ecriture, Poesie

avril 21st, 2023 par Jean Sebillotte

Écrire pour soi et pour d’autres peut-être
Écrire pour épuiser les nuits sans sommeil
Quand ce corps qui vous lâche se tient en éveil
Dire les ingrates tâches qui mobilisent tout l’être

Ecrire en casanier ancré comme à son rocher la patène
Ecrire rivé à son antre comme les abeilles à leur rucher
Comme les bûches à leur bûcher
Ecrire cette nuit ou une autre toute sa peine

Ecrire éveillé par delà les frontières nécessaires
Ecrire quand on le peut dans les jours à finir
Quand on peut pratiquer des plaisirs sans en en frémir
Plaisirs dont le corps et l’esprit sont les bénéficiaires

Ecrire pour sauter la frontière de la bienséance
Ecrire sur tout et sur des riens
Des vers baudelairiens
Mêlant amour et désespérance

Ecrire la guerre à notre frontière si fragile
Ecrire l’anxiété du monde fini
En écho à notre besoin d’infini
Confronté à nos vies qui n’ont rien de futile

Ecrire nos minuscules galères
Ecrire les contraintes les obligations les noirceurs
Quand meurent là-bas nos frère et sœurs
Là-bas où gronde la guerre

Ecrire sans savoir comment garder l’âme sereine
Ecrire pour obéir à cette invincible instance en soi
Qui oblige à vivre jusqu’au bout où que l’on soit
Qui jusqu’à la fin de nos cheminements nous entraîne

Ecrire sur ce monde qui nous écharpe
Ecrire sans relâche alignant nos vers
Pour conter aussi nos petits faits divers
Et tout ce qui dans la vie nous écharde

Ecrire dans un monde de mensonge
Ecrire pour jeter des mots au vent
Pour un salut vrai et fervent
Pour résister au mal qui ronge

Ecrire aussi sur l’amour des vieux
Ecrire sur l’éros
Pour accepter thanatos
Et se moquer des envieux

Ecrire sans cesse sans frontière
Ecrire sur la vie et la mort
Sur l’incertaine arrivée au port
Sur sa vie tout entière

Publié dans Ecriture, Poesie