Catégorie: Poesie

juin 18th, 2024 par Jean Sebillotte

Peut-on écrire facilement dans notre conjoncture actuelle ? Moi, non. S’y ajoute la santé de mon épouse… Que peut dire le poète ?

Ces temps-ci, je lis Rimbaud et des livres qui en parlent. Voilà un génie qui, très jeune, gamin même, a écrit ses premiers poèmes à 15 ans et qui a cessé d’écrire à 20 ans.

On retrouve à son propos le sujet classique de l’oeuvre et de son auteur. De nombreuses dissertations ont été écrites sur ce thème.

En cinq ans Rimbaud s’est imposé comme un des grands poètes français avec une production réduite… au point de devenir un mythe (Etiemble a écrit à ce sujet).

Mon groupe de lecture, de fil en aiguille, s’est penché sur un poème sybillin que voici :

L’étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,

L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins

La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles

Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain.

Un auteur a présenté ce poème de la façon suivante :

1° hémistiche2° hémistiche
L’étoilea pleurérose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blancde ta nuque à tes reins
La mera perlérousseà tes mammes vermeilles
Et l’Hommesaigné noirà ton flanc souverain.

Par amusement, j’ai écrit ceci :

Créant à merveille son écrit virtuose

Voyant  sans la voile de son nave vermeil

Rimbaud le poète rebelle dès l’éveil

Chantait son étoile qui pour lui pleurait rose

Me voici loin de l’actualité !


Publié dans Ecriture, Poesie

mai 2nd, 2024 par Jean Sebillotte

Michel Bénard – « Ecrire simplement un poème, pour que l’on n’assassine plus la beauté. »de la Société des Poètes Français vous invite par ce mot visiter le site de J. Dornac :

« Très chères et chers amis en poésie

Veuillez trouver sous forme de rappel le lien du site-blog de Jean Dornac « Couleurs-poésies 2 » intégralement voué au service de la poésie dans un esprit de partage et d’humanisme. Ce qui en ces temps d’incertitudes demeure un souffle salvateur. Prenez le temps de découvrir ce « plain-chant » de poésie. Surtout n’hésitez de faire suivre ce lien sur vos adresses amies. Très poétiques pensées en partage.

M.B.

Lien :  http://www.couleurs-poesies-jdornac.com/

:

Publié dans Divers, Poesie

avril 17th, 2024 par Jean Sebillotte

Je vous suggère d’aller sur ce blog : http://www.zones-subversives.com/2019/04/heritages-revolutionnaires-d-arthur-rimbaud-4.html

Il s’agit d’éclairer l’héritage de Rimbaud. Comment expliquer une telle notoriété de ce poète qui a écrit fort peu et dont toute l’oeuvre tient en un recueil réduit. Et encore en ajoutant, préface de Claudel, biographie et lettres…

Le poète Arthur Rimbaud entend changer la vie. Il incarne le refus du travail et la révolte romantique. Sa démarche poétique inspire la critique de l’aliénation mais aussi la contestation des surréalistes. 

Publié dans Poesie

avril 5th, 2024 par Jean Sebillotte

Un des membres de mon groupe de lecture peinait à apprendre quatre vers de Rimbaud, quatrain sans titre, publié sous les sonnet « Voyelles ». J’ai été fouiner sur internet et de fil en aiguille ai trouvé un tableau montrant la « structure » du poème, ce qui aide à le retenir par coeur :

Poème de Rimbaud

1° hémistiche2° hémistiche
L’étoilea pleurérose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blancde ta nuque à tes reins
La mera perlérousseà tes mammes vermeilles
Et l’Hommesaigné noirà ton flanc souverain.

Ceci m’a conduit à ce poème qui sens un peu trop le pastiche, peut-être :

Créant à merveille son écrit virtuose

Voyant  sans la voile de son nave vermeil

Rimbaud le poète rebelle dès l’éveil

Chantait son étoile qui pour lui pleurait rose

La structure peut être alors la suivante avec un autre ordre des vers :

Rimbaudlerebelle  Poète  dès l’éveil
Créant    àmerveilleson texte   virtuose
Voyantsans la voileDe son nave vermeil
Chantaitsonétoilequi pour lui pleurait rose…

Bien entendu ces vers ne sont pas définitifs et je me réserve le droit de les modifier….

Publié dans Ecriture, Poesie

avril 3rd, 2024 par Jean Sebillotte

L’Agora est la revue de la Société des Poètes Français. Elle paraît tous les trimestres. C’est une mine d’informations, de publication de poèmes, de recension, d’articles comme celui-ci. Dans le numéro d’avril à juin est paru cet article sous ma signature.

René Lebars, dans sa libre opinion au titre anglais, « Choose France »[1] (qui reprend le titre d’un sommet  créé en 2018 par Emmanuel Macron, président de la République française), commente l’installation de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterets et constate, déplore, dénonce l’évolution, la dérive, du français, envahi par les mots étrangers, essentiellement anglais et même l’altération de notre syntaxe et grammaire.

Ceci appelle quelques réactions de ma part, moi qui ne sais rien de savant sur l’évolution des langues. Montaigne, dit-on, pensait qu’il serait rapidement illisible tant la langue lui semblait évoluer vite ! Il écrivit néanmoins en français mais ne cessait de citer les auteurs latins, langue des « savants », de l’Eglise, des diplomates. Hélas ! Aujourd’hui le latin demande à être traduit…Nous avons perdu le latin, mais un latin de basse époque, le « volapuk » de l’époque. Il y a eu aussi un idiome pratiqué largement, « la lingua franca » utilisée pour les échanges commerciaux et diplomatiques en Méditerranée, mélange de langues surtout l’italienne, la française, l’espagnole, la portugaise, la grecque et l’arabe… Puis le français triompha quelques temps. Mais ce fut l’anglais qui eut le dernier mot, avant peut-être demain le mandarin… Anglais ? Plutôt un idiome que les Anglais se désespèrent de voir considéré comme leur langue (à vrai dire c’est un anglais mâtiné d’américain et autres langues, un anglais bâtard). Cette langue, ce volapuk, a envahi le monde remplaçant le français qui n’a tamais été que la langue des élites européennes et des diplomates.

On peut le déplorer comme le fait René Lebars, ce que je comprends fort bien. L’anglicisme est chose détestable. C’est selon Larousse : Mot, tour syntaxique ou sens de la langue anglaise introduit dans une autre langue, ou encore, solécisme consistant à calquer en français un tour syntaxique propre à l’anglais. Donc halte à l’intrusion de l’anglais de notre part à tous, poètes ou non !

Mais on doit approfondir en abordant d’abord la question des mots car là n’est peut-être pas le plus grand problème actuel.

Les mots

Toute langue évolue en empruntant aux autres certains mots. Parfois parce qu’ils sont intraduisibles, désignant une chose nouvelle, une innovation. Ainsi en est-il de cloud difficile à traduire comme l’ont été rail ou tramway par exemple, ce dernier mot fut l’objet d’un débat de la fin du 19e et du début du 20e siècle. D’autres se sont imposés par leur brièveté : wek-end, KO, par exemple.

L’adoption d’un mot est liée non seulement à des innovations étrangères, mais surtout à des dominations politiques ou culturelles et à des manies. A la Renaissance la langue musicale était italienne, d’où les mots aria, opéra, et les notations comme mezzo voce, allegro, allegro ma non troppo, etc. Personne ne s’en offusque de nos jours. L’italien a été une langue de cour en France !

Mais nos relations avec l’Angleterre, les anglais et la langue anglaise sont anciennes et d’une complexité incroyable même[2]. Nos langues sont intimement mélangées au niveau des mots. René Lebars a raison : les mots « anglais » nous envahissent.

Les poètes n’ont-ils pas été de la partie ? Baudelaire, ce dandy traducteur de Poë, a introduit le spleen et un terme inconnu encore en poésie : wagon. Dans les Aquarelles Verlaine donne à ses poèmes des titres anglais (nevermore, par exemple). Lui et Mallarmé étaient des anglophiles notoires. Rimbaud dans ses Poèmes en prose use de mots anglais. Etc.

J’aurais tendance à penser que l’usage de mots étrangers n’est pas à proscrire. Les poètes font un recours à notre passé gréco-latin sans que cela choque et sont inventeurs de mots. Pensons au célèbre Jérimadeth de Victor Hugo.

Quoiqu’il en soit il faut rendre hommage aux Canadiens pour leur fertile invention de termes qui se démarquent de l’anglais qui les envahit…

La syntaxe et la grammaire

Là, le danger pour notre langue est immense. René Lebars a raison d’écrire : Le pire est de voir la langue défigurée par ces formules batardes, ni vraiment anglaises, ni vraiment françaises, qui martyrisent autant le sens que la syntaxe et induisent, dans les esprits, une ambiguïté perverse.

En France, nous aimons que la langue soit fixée par des autorités, l’Académie Française en premier lieu. L’Etat s’en mêle aussi.

Le danger mortel actuel n’est-il pas dans l’adoption de l’écriture inclusive ? L’Académie est radicalement contre, l’Etat aussi. Le site « Vie publique – de la République française »[3] rappelle ceci : « Aujourd’hui, la question de l’écriture dite inclusive est traitée par deux circulaires ». Je résume. La première provenant du Premier ministre (en 2017) « définit l’écriture inclusive et l’interdit dans les actes administratifs publiés au Journal officiel ». La seconde concernant l’enseignement demande (en 2021) à « ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive, qui désigne les pratiques rédactionnelles et typographiques visant à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine. » Une proposition de loi déjà examinée et amendée par le Sénat en 2023 est en cours d’examen. Elle se réfère… à l’Edit de Villers-Cotterêts mis en avant par René Lebars. Pour les curieux se rendre sur le site !

*

Pour conclure mon propos, mais sûrement pas un débat qui ne sera pas clos de sitôt, il faut de la nuance en tout. On peut admettre une évolution de la langue, ce qui vaut notamment pour la féminisation de certains mots. Mais au grand jamais il ne faudrait déformer la syntaxe et la grammaire qui sont le squelette et l’âme même de notre langue que nous chérissons !


[1] L’agora du premier trimestre 2024

[2] Anglomanie et anglophobie en France au XVIIIe siècle. Article de Claude Norman dans la revue du Nord, cité par Persée (sur internet)

[3] https://www.vie-publique.fr/loi/291600-interdiction-de-lecriture-inclusive-proposition-de-loi

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