Catégorie: Lecture

février 12th, 2024 par Jean Sebillotte

Je classe mes lectures selon leur genre. L’actualité via les journaux et les débats repris parfois sur internet. Cette lecture-audition n’est pas complètement de la lecture mais plutôt de l’investigation. La science-fiction qui est une recherche de la part d’un auteur sur un avenir possible, ou la vie dans un monde imaginé. Le roman policier qui, quand il est bon, me convie ou m’associe à une recherche. L’ouvrage de philo qui répond à une question que je me pose. L’essai de la même façon.

Et le roman.

Le roman, c’est ce que nous lisons dans mon groupe de lecture. Du coup, je lis des romans variés en plus de ceux que j’achète ou que je relis en utilisant ma bibliothèque. Et là, je m’aperçois que j’aime les genres qui se rapprochent des types précédents. Peut-être faut-il ajouter le genre de l’histoire quand elle m’apporte une clarté nouvelle sur un thème ou une période. Ainsi j’ai beaucoup apprécié Le choc des civilisations de Samuel Huntington, à la fois historique et tentant de répondre à de multiples questions que je me pose.

Cette nuit, sans sommeil pendant trop longtemps, j’ai dicté quelques phrases au logiciel de mon smartphone qui enregistre et traduit la parole en texte. J’ai bien entendu remanié ce texte car, parfois, l’appareil me restitue quelque chose de loufoque ! « Ce que j’aime dans le roman c’est la capacité de l’auteur à inventer une histoire et je n’aime pas le roman qui n’est que le récit d’une vie, pour moi banale, d’une vie courante. Autant lire une biographie. Que m’importe un cours de sociologie illustré ? Il y a des exceptions. Proust a fait de sa vie un roman ou plutôt l’inverse. C’est beau. Mais ce que j’aime le plus c’est la capacité d’invention et de réflexion d’un auteur, la traduction de quelque chose qui n’est pas facile à expliquer, pas facile à justifier. A mes yeux Kafka est extraordinaire. Je ne suis pas sorti indemne de La Métamorphose ».

C’était la nuit. C’était confus… Le plus clair c’était mon envie de dénoncer le roman-autofiction et de dire mon admiration pour les inventeurs d’histoires qui explorent autre chose que leur ego. Ainsi, parmi les grands romans je situe Les Misérables. Dans ce grand roman, extrêmement puissant, Hugo ne parle pas de lui. Il crée vraiment et ne raconte pas sa vie. Qu’on songe à Jules Verne encore lu malgré un style vieilli et tant d’autres !

Et toi, ami lecteur, qu’aimes-tu le plus ?

Et la poésie ?

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janvier 19th, 2024 par Jean Sebillotte

Cher Jean, j’ai reçu hier Mes essais 2, un grand merci… Ayant adoré le premier j’ai hâte de commencer le 2ème. En ce moment je lis Agnès Dessarthe « Rue Chateau des Rentiers », etc.

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septembre 29th, 2023 par Jean Sebillotte

Mon groupe de lecture a pris la sage décision suivante : ses cinq membres apprendront tous les mois un poème. Excellente chose. J’ai ainsi appris deux de mes poèmes : Thym rouge, Au square Montholon. Cela m’a donné confiance en moi et j’ai pu les lire correctement en public, n’osant pas encore me fier à ma seule mémoire… Autre avantage : trouver des exemples de lecture sur internet. Gérard Philippe dit excellement Le bateau ivre mais moins bien le poème de Nerval El Desdichado. « Je suis le ténébreux – le veuf – l’inconsolé / Le prince d’Aquitaine à la tour abolie/ Ma seule étoile est morte et mon luth constellé/ Porte le soleil noir de la Mélancolie…

J’associe Chantal ma femme à ce travail de mémoire et nous communions dans cet exercice difficile pour nous !

Un conseil : apprenez des poèmes ou d’autres textes ! Surtout si vous avez tendance à perdre la mémoire !

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octobre 1st, 2019 par Jean Sebillotte

Dans ce blog, j’écris souvent sur la poésie, celle des autres et la mienne. A Vesdun, au centre de la France, lors d’une rencontre récente de poètes, René Lebars m’a dédicasé son livre au titre évocateur d’Harmonies. Je connais René Lebars par la Société des Auteurs  et de la Francophonie. Il y joue un rôle essentiel. Mais mon propos n’est pas là. Je veux vanter cet ouvrage, illustré de dessins de Brigitte Simon, où m’attendaient une soixantaine de poèmes de formes diverses, classique ou non.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai apprécié ces poèmes le plus souvent assez courts dont certains m’ont parlé plus que d’autres. N’est-ce pas la règle ?

 En voici un :

 

LES BEAUX HORIZONS

 

Aide-soignant au chevet des vivants

le poète maladroit

trouble la grande machine des illusions

en guettant d’improbables vérités

C’est du fond de la terre

du fond de l’enfer

que viennent les pensées diluviennes

L’avenir radieux des trépassés

se lit au cœur du séisme

Les vivants sont toujours trop tristes

qui s’abandonnent au rêve insatiable

des beaux horizons.

 

J’en ai respecté la disposition et la ponctuation finale, faute de pouvoir reproduire la page entière. Ailleurs j’ai admiré de nombreux vers comme ceux de ce poème :

L’avenir radieux des trépassés

Se lit au cœur du séisme

Certains vers sont de purs joyaux qui, parfois, concluent le poème. Ainsi :

Rêves fuyez ! Je vous aime.

Ou encore ce quatrain trouvé dans  HARMONIE DU MONDE :

Comme des oiseaux apeurés

De merveilleux instants

Cherchent à se poser

Vite ! Tendons la main.

 

Et celui-ci que j’adore:

Les mots trahissent la vérité

L’écriture est un viol

Le plus beau poème est un crime parfait

Faut-il cesser d’écrire ?

De fil en aiguille, j’en viendrais à citer tant de vers, tant de poèmes… comme LE BLANC ET LE NOIR…

Bref, si vous voulez vraiment vous convaincre que j’ai raison, commandez le livre édité conjointement par AGA et l’Harmattan.

JS

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février 2nd, 2019 par Jean Sebillotte

J’ai longtemps buté sur la lecture de Rilke et notamment de ses élégies. Etait-ce la faute de la traduction ? Je trouvais les élégies impossible à lire. Une amie, elle, ne butait pas comme moi sur le texte.

Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas tenir compte des « caprices » (?) de l’auteur et des ruptures du texte. La disposition des vers répond peut-être à un impératif de la poésie allemande. je me mis à lire un poème en prose et cela prit sens.

Ainsi dans la troisième élégie, l’avant-dernière strophe est présentée ainsi :

Vois, nous n’aimons  pas comme les fleurs, poussés

par l’unique saison d’une année ; il monte dans nos bras,

      quand nous aimons,

une sève immémoriale. Ô, jeune fille, tout 

ceci : je veux dire qu’en nous nous aimions, non point une être

       unique, et à venir,

Mais la fermentescence innombrable ; non pas un seul 

       enfant,

mais les pères qui sont au fond de nous, couchés

comme les débris de montagne ; mais le lit de fleuve asséché

de mères de jadis ; mais tout

le paysage de silence sur qui est suspendue une fatalité

de nuages ou d’azur – : voici donc, jeune fille, ce qui t’a

        devancée.

Pour la lire, il faut, me semble-t-il, au moins dans un premier temps, ne pas tenir compte de la mise en scène spatiale du poème qui devient alors :

Vois, nous n’aimons pas comme les fleurs poussés par l’unique saison d’une année ;

il monte dans nos bras, quand nous aimons, une sève immémoriale.

Ô, jeune fille, tout  ceci : je veux dire qu’en nous nous aimions, 

non point un être unique, et à venir, Mais la fermentescence innombrable ;

non pas un seul enfant, 

mais les pères qui sont au fond de nous, couchés comme les débris de montagne ; 

mais le lit de fleuve asséché de mères de jadis ;

mais tout le paysage de silence sur qui est suspendue une fatalité de nuages ou d’azur – :

voici donc, jeune fille, ce qui t’a devancée.

J’avoue humblement ne pas toujours bien comprendre ce souci spatial de nombreux poètes contemporains. Parfois cela s’impose, parfois cela ne semble rien ajouter. C’est ici, d’autant plus vrai que le poème en allemand ne semble pas l’exiger.

A toi, lecteur de me dire ce que tu en penses, si tu as lu les Élégies.

 

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