Catégorie: Ecriture
mars 31st, 2016 par Jean Sebillotte
Le groupe de lecture auquel je participe pratique de temps en temps la lecture à haute voix sous l’instigation de son animatrice. Une confidence : j’apprends à lire en public. J’étais nul et traqueur en diable. Petit à petit je m’y mets.
J’ai été aidé par le cadre amical où se déroulait cette lecture. J’ai aussi apprécié l’apport de la lecture d’un texte que j’écrivais. Lire à voix haute permet de repérer les fautes, non de français mais de musique des mots.
L’autre jour, nous avons lu un passage des Misérables. Celui où Jean Valjean part se dénoncer au procès de l’ancien galérien à qui l’on attribue son identité. Le texte prend une ampleur, une humanité, une profondeur étonnantes.
Ayant vanté Les Misérables, je ne pouvais m’empêcher, de rendre compte ici de cette expérience d’une autre lecture que celle que j’avais pratiquée l’été dernier.
À propos, j’ai moins aimé Notre Dame de Paris que Les travailleurs de la mer et les Misérables….
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mars 31st, 2016 par Jean Sebillotte

Laure Murat écrit là un essai passionnant pour les amateurs de livres. Qui ne pratique peu ou prou la relecture ? C’est mon amie Maxence qui m’a passé cet ouvrage qui m’a scotché. Je le recommande donc chaleureusement, et vais l’offrir ! Laure M a pris conscience de la fragilité de certains souvenirs et de la perception différente qu’elle avait de certains livres qu’elle avait lus jeune et relus adulte. De là est lui est venue l’idée d’approfondir la question de la relecture.
Après une plongée dans la bibliographie, elle a conçu un questionnaire qu’elle a adressé à un grand nombre de romanciers, historiens, hommes de théâtre, journalistes, producteurs… Elle a eu de bons retours qui lui ont donné la matière nécessaire pour écrire cette monographie.
Le livre comprend une première partie générale qui comprend la synthèse des données recueillies. Puis Laure M consacre plus de la moitié du livre à certaines des réponses écrites. On sait ce qu’on répondu vingt auteurs qui vont de Marianne Alphant à Cécile Wajsbrot, en passant par Christine Angot, Jean Echenoz, Philippe Forest et bien d’autres. Cette plongée dans les pratiques des uns et des autres m’a permis de m’interroger sur la mienne !
A vrai dire, chacun a sa propre approche et c’est cela qui est passionnant.
Dans la première partie, Laure M interroge la notion même de relecture (répétition, repris, jeu, redécouverte, réinterprétation, mouvement en arrière et en avant…). Elle nous promène dans Don Quichotte et dans Proust qui ont une place à part. Si je ne peux et ne veux pas fournir ici les résultats de l’enquête, sachez quand même que Proust arrive ne tête des auteurs relus, après c’est Flaubert, puis loin derrière Montaigne, Nietzsche, Virginia Wolf, ensuite viennent Baudelaire, Duras, Beckett, Shakespeare, puis Balzac, Barthes, Foucault, Michaux,, Faulkner, Sartre, Sterne, Platon, la Bible…
Et vous ? Relisez-vous ? Qui ? Comment ? Pourquoi ?
Jean Sebillotte
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décembre 28th, 2015 par Jean Sebillotte
J’ai trouvé sur internet (site de BFMTV) l’article suivant de Jamal Henni qui me paraît intéressant à citer (partiellement) ici :
« Que tout un chacun puisse publier son livre est-il le stade ultime de la civilisation? Telle est la question posée par l’explosion de la production éditoriale en France. Depuis 25 ans, le nombre de nouveaux titres a été multiplié par deux, selon les chiffres du Syndicat national de l’édition (SNE).
Et encore, cette profusion éditoriale n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car ne sont publiés qu’une infime fraction des manuscrits reçus par les maisons d’édition : moins de 1%, selon une étude de François Moreau et Stéphanie Peltier pour le SNE.
« La conséquence est une difficulté grandissante à faire connaître au public toutes ces nouveautés, et à leur assurer une visibilité dans les circuits de vente physique ou numérique », ajoute l’étude, qui note: « Le livre s’inscrit parfaitement dans l’économie de l’attention décrite par le prix Nobel d’économie Herbert Simon. La rareté ne caractérise plus la production des biens, mais l’attention des consommateurs ».
« Auteur cherche journaliste curieux »
En effet, la grande majorité de ces livres sortent dans une indifférence totale. Les médias ont parlé de seulement 15.315 ouvrages différents en 2014, selon la base de données Electre. Récemment, un auteur sélectionné pour le prix Renaudot mais dont aucun média n’avait parlé, a même dû publier une petite annonce dans Libération pour enfin « rencontrer un journaliste curieux »…
Surtout, « pour être vendu, un livre doit être disponible. Or la table des libraires n’est pas d’une longueur infinie. Le nombre moyen de titres disponibles dans les plus grandes librairies n’est que de 50.000. Pour une librairie de taille raisonnable consacrant 100 mètres carrés aux livres, le stock tombe à moins de 15.000 », ajoute l’étude du SNE. Résultat: « Toute nouveauté qui ne rencontre pas immédiatement son public se verra vite chassée des rayons, remplacée par les nouvelles nouveautés de la semaine ».
Un lectorat aisé, féminin et vieillissant
Hélas, le public est bien loin de pouvoir absorber cette profusion. « Cette offre souvent qualifiée de pléthorique peine de plus en plus à trouver son public », déplore l’étude.
Car les Français lisent globalement de moins en moins. En 2008, 70% des Français déclaraient avoir lu au moins un livre dans l’année, contre 79% en 2005. En pratique, cela reste un loisir pour les plus aisés: « Les cadres supérieurs comptent trois fois plus de forts lecteurs que les ouvriers », indique une étude du ministère de la Culture. Mais les lecteurs sont de plus en plus vieux. « Depuis 1973, la lecture de livres a connu un profond changement: elle s’est progressivement féminisée, tout en perdant le lien privilégié qu’elle entretenait avec la jeunesse ».
Les auteurs refusent de croire les chiffres
Bref, ce n’est donc pas parce qu’on publie deux fois plus de livres qu’on lit deux fois plus. Le doublement des titres sur les 25 dernières années a été compensé par une division par deux des tirages et des ventes, aujourd’hui tombés à des niveaux très faibles. Ainsi, un livre est édité désormais à moins de 6.000 exemplaires en moyenne, et se vend à 4.000 exemplaires à peine, selon le SNE.
« Il y a énormément de livres qui se vendent à moins de 500 exemplaires, tous éditeurs confondus, de Gallimard à Grasset en passant par P.O.L. Et dans ces livres-là, beaucoup ne dépassent pas les 250 exemplaires vendus. En fait, ce n’est pas rare qu’un livre se vende à moins de 100 exemplaires », expliquaient récemment Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny, à la tête de la petite maison d’édition Tristram.
Des chiffres si faibles que les écrivains pensent qu’ils sont faux: « Certains jeunes auteurs ne croient pas les résultats des ventes, pensant que l’éditeur truque les chiffres pour ne pas payer les droits ».
Des auteurs plus nombreux mais plus pauvres
Et ce n’est pas non plus parce que l’offre est deux fois plus importante que les gens lisent des livres de plus en plus divers. « En littérature, les ventes tendent à se focaliser sur un nombre d’auteurs de plus en plus restreint », pointe une autre étude du ministère de la Culture.
Mais tout cela ne décourage pas les vocations: « Il y a de plus en plus de gens qui écrivent, qui se projettent dans le fait d’être publiés. C’est devenu une annexe du développement personnel, tous milieux socio-culturels confondus », selon Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny.
Selon l’Insee, le nombre d’auteurs a bondi de 60% entre 1991 et 2011. Mais ces écrivains sont de plus en plus pauvres. En 2008, parmi les 53.605 écrivains assujettis à l’Agessa (Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs), seuls 2.390 ont déclaré un revenu supérieur à 700 euros par mois… »
……
J’ajoute qu’il y avait, au bas de cet article, des statistiques convaincantes extraites de diverses sources. En voici des extraits :
En 1990, 38 414 titres sont parus dans l’année dont 20 252 nouveautés, en 2014, 98 306 dont 43 600 nouveautés.
En 1990: 8 440 exemplaires sont vendus par titre, en 2014 : 4 290
Les Français ayant lu un livre au cours des douze derniers mois représentaient en 1973 70% du total, en 2005, 79%, en 2008, 70%
Les Français lisant des livres en lisaient 21 par an en 1997 et 16 en 2008.
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décembre 15th, 2015 par Jean Sebillotte
Poésie et prose, voilà un gisement de sujets de dissertation. Voir des corrigés sur internet et, probablement, dans des annales littéraires ! À l’autodidacte que je suis, tout paraît neuf et tout semble avoir été dit sur l’écriture qu’elle soit de prose ou de poésie. Pourtant, je la vis cette écriture, je la pratique et l’expérimente… Et je constate que de m’atteler au roman, me rend plus difficile la poésie.
La difficulté vient-elle de l’intrigue ? Comment écrire 200 pages sans elle ? Vient-elle des personnages ? En poésie, le « je » me semble prédominer. Dans le roman, il s’agit de faire s’exprimer des personnages et de les habiter. Ainsi, certains, peu nombreux, ont jugé Fred peu crédible. Il me semble, pour synthétiser les critiques, qu’il est « trop ». J’aurais dû peut-être le simplifier et mieux l’expliquer. Avec sa femme, il aurait dû se cultiver, s’inscrire dans un groupe d’écriture, lire beaucoup en ayant un petit boulot alimentaire. Sa passion littéraire d’autodidacte l’aurait poussé vers le 6e de façon plus crédible comme ses relations avec René et Ingrid. Son passé de résilient aurait expliqué son attirance-répulsion pour le monde des SDF… Cette personnalité si riche aurait été mieux comprise.
Peut-être…
Imagine-t-on ces problèmes quand on écrit de la poésie ? Les pièces que j’aime écrire sont brèves. L’écriture en est ardue. Il m’est arrivé de mettre quatre ans à résoudre le problème que me posait un quatrain !
Cet été, Terpsychore, association de poètes, m’a demandé un poème. J’étais en province, fort démuni. J’ai accédé à mes « réserves », assez insuffisantes je penses, et j’ai fourni le poème suivant :
À l’été
Étonnante cornue,
L’été, en nos logis,
Réchauffe nos corps nus
Qu’il délaisse rougis,
Allongés et brûlants,
Aux désirs inassouvis,
Aux pensers indolents
Aux secrètes envies.
Étranges nudités
Fantasmes inavoués
Moiteurs imméritées,
Aux siestes dévoués.
Été des volets clos
De la lumière rare
Des gestes à peine éclos
Des caresses sans fards,
Que j’aime ta chaleur.
Mais,
S’en vient subreptice,
L’Équinoxe voleur,
Ce cadeau du solstice,
Nous noyer de ses pluies
Pour emplir à nouveau
Nos nappes et nos puits
Qu’il remet à niveau.
Ce texte insuffisamment travaillé, rédigé peut-être dans la hâte, une fois édité (Anthologie poétique Terpsychore n°75), m’a laissé insatisfait. J’y suis prisonnier de la rime, de l’alternance et des six pieds retenus. Je viens, alors que mon roman est en stand by, en situation d’attente pour relecture, de me remettre à travailler ce poème. En voici la forme améliorée, plus libre et, pour moi, plus poétique car plus musicale et plus légère :
Étés
Des corps nus,
Rougis et brûlants,
Étés inassouvis
De pensers indolents,
De secrètes envies,
De fantasmes inavoués,
De moiteurs imméritées,
Étés
Des volets clos,
De la lumière rare,
Des caresses sans fards,
Étés,
Aux siestes voués,
Étés,
Étonnantes cornues,
Étés,
Méfiez vous :
L’équinoxe et le solstice,
Ces retors,
Subreptices
Et voleurs,
Viendront rendre froides des ardeurs
Et geler des remords
Qu’ici j’avoue.
Faut-il pour la prose un tel travail ? Je ne le sais pas. Mais je sais maintenant combien il m’est difficile d’écrire un roman avec une écriture poétique.
J’en admire encore plus Victor Hugo, grand poète et grand prosateur. Qui conteste son génie ? Cela va bien au-delà des questions techniques. Mais il m’apparaît qu’il avait ce don extraordinaire d’utiliser l’ensemble des figures de styles dont les poètes sont friands, qui vont de l’antiphrase à la synecdoque (Les voiles au loin descendent vers Honfleur) en passant par l’antithèse (…un homme est là… Qui souffre, ver de terre amoureux d’une étoile…). Et dans sa prose, il était capable de la même performance. Combien de phrases des Misérables sont des alexandrins fort bien balancés.
Bref, j’ai beaucoup à apprendre et il est bien tard dans ma vie !
Jean Sebillotte
http://www.espacefrancais.com/les-figures-de-style/#La-synecdoque
http://www.poesie-terpsichore.eu/
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septembre 3rd, 2015 par Jean Sebillotte
L’an passé j’ai lu Les Travailleurs de la mer. Qui le lit encore ? J’ai apprécié ce livre à mille lieux de Vercel.
Quand vous parlez à un de vos amis des romans de Victor Hugo, ils vous citent volontiers Les Misérables. Ils cherchent dans leurs souvenirs et vous citent Cosette, Jean Valjean, les Thénardier… Ils se rappellent avoir lu ça.
1500 pages
Quand un copain chargea le roman sur ma liseuse (qu’il avait remise à jour), je découvris que l’œuvre avait cinq tomes sous-titrés : Fantine, Cosette, Marius, L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis, et Jean Valjean ! C’est dire l’ampleur de l’ouvrage ! En livre de poche cela représente 1500 pages ! Il y a dans ces tomes des livres et des chapitre avec des titres. L’oeuvre est cloisonnée, articulée, cohérente et immense.
Si vos amis se souviennent du roman, je doute qu’ils l’aient lu. Je pense qu’ils en ont eu connaissance par des extraits scolaires. Au mieux ils auront lu une édition abrégée. Il en existe ! Je commençais par le tome 1. J’eus droit à quelques 70 pages sur l’évêque de Digne et sur tout son diocèse. Pages qui m’ont passionné où apparaît soudain Jean Valjean libéré du bagne. À la fin du tome, on finit par Fantine, mère de Cosette. Même procédé pour le tome suivant où on apprend tout de la bataille de Waterloo et ou arrive un certain Thénardier, détrousseur de cadavres. Etc.
Hugo adore partir dans de longues digressions, de très longues digressions et nous enseigner l’Histoire à sa façon que je trouve étonnante de précision, d’invention et… de poésie. Il en rajoute à plaisir, tartine des portraits, abuse des mots, utilise des adjectifs ronflants. Il en rajoute, se complaît dans de longues énumérations.
J’avoue cependant avoir accéléré la lecture en sautant les trop longues descriptions de lieux, de personnages, de costumes, de personnages. Hugo adore écrire des discours sur tout. Il en rajoute volontiers !
Et puis c’était l’été et j’avais tant de choses à faire.
Le contexte de la rentrée littéraire
En ce moment, le monde des lettres bruisse de nouvelles sur les livres de la rentrée. La saison des prix commence.
Pas question pour moi de me lancer dans une quelconque analyse de cette oeuvre qui a été l’objet de tant de travaux. J’ai lâchement fait un tour sur Wikipedia. Je livre ici un passage éloquant que je copie ici.
« Les deux premiers tomes des Misérables sont publiés le 3 avril 1862 à grand renfort de publicité, extraits de morceaux choisis dans les journaux et critiques élogieuses. La suite paraît le 15 mai 1862. À cette époque, Victor Hugo est considéré comme un des premiers hommes de lettres français de son siècle et le public se précipite pour lire son nouveau roman.
Les réactions sont diverses. Certains le jugent immoral, d’autres trop sentimental, d’autres encore trop complaisant avec les révolutionnaires. Les frères Goncourt expriment leur profonde déception, jugeant le roman très artificiel et très décevant. Flaubert n’y trouve « ni vérité ni grandeur ». Baudelaire en fait une critique très élogieuse dans les journaux, mais en privé le qualifiera de « livre immonde et inepte ». Lamartine en condamne les impuretés de langue, le cynisme de la démagogie : « Les Misérables sont un sublime talent, une honnête intention et un livre très dangereux de deux manières : non seulement parce qu’il fait trop craindre aux heureux, mais parce qu’il fait trop espérer aux malheureux ». Cette crainte est partagée par Barbey d’Aurevilly qui stigmatise le « livre le plus dangereux de son temps ».
Le livre acquiert cependant un grand succès populaire. Traduit dès l’année de sa parution en plusieurs langues (italien, grec, portugais), il reçoit dans ces pays, de la part des lecteurs, un accueil triomphal. »
N’est-ce pas savoureux ? Les grands de la littérature ne sont guère tendres entre eux !
Le point de vue du romancier que je deviens progressivement :
Je ne prétends à aucune science. Je m’étonne cependant de découvrir un roman gigantesque de liberté. Fallait-il qu’Hugo soit déjà célèbre pour être ainsi édité. De nos jours, un tel ouvrage retiendrait-il l’attention d’un éditeur ?
Il me semble que le roman, tel qu’il est conçu actuellement, doit être assez court et surtout ne pas contenir de développements qui feraient plaisir à l’auteur mais qui ne sembleraient pas être au service de l’intrigue. Foin des passages un peu philosophiques, un peu historiques, qui sentent l’essai. Nous n’aimons pas non plus les longues descriptions.
N’est-ce pas ça le problème ? Il y a un genre et il faut le respecter : roman, polar, récit, biographie, livre d’histoire, livre de philosophie, à chacun son contenu ! Ainsi « Le royaume », ce succès récent de librairie, a gêné. Était-ce un roman, une autobiographie, un essai ? Se piquait-il d’histoire, de science religieuse ? Il est un peu tout ça et cela a perturbé des lecteurs qui me sont proches.
Merci donc Victor Hugo de ton roman qui mélange pas mal de genres…
Comment conclure ?
Je ne vois qu’une chute à mon papier : lisez Victor Hugo, c’est un régal ! Mais c’est long !
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