Catégorie: Ecriture

août 30th, 2016 par Jean Sebillotte

Couverture de Dautheuil sans blanc netLes premiers retours sont positifs… Je parle ici du roman, pas de la rentrée des vacances. L’un a lu le livre en une nuit, l’une l’a entamé un matin et a été en retard pour préparer le déjeuner, une autre a posté un long commentaire avec éloges et critiques constructives, une autre encore a trouvé que c’était plus un roman qu’un polar (ce qui me convient bien). Tel me demande une suite… Et mes libraires qu’en disent-ils ? je vais en visiter deux dès demain !

Certes, le bouquin n’a pas marqué la scène littéraire mais qu’importe en définitive si, avec Fred auparavant, il conquiert progressivement un public sincère ?

JS

Dans un prochain article, j’évoquerai l’art graphique…

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août 21st, 2016 par Jean Sebillotte

Mme Proust E Bloch DanoD’Évelyne Bloch-Dano, je n’ai lu que deux biographies, celle de Madame Zola et celle de Madame Proust. Elle m’ont vivement intéressé à chaque fois. On découvre un auteur et son monde par l’histoire d’une personne qui lui est toute proche. Passionnant. Je suggère cette lecture aux curieux. Quant à l’auteur, pourquoi ne pas aller sur son site :  http://www.ebloch-dano.com ? Je ne me vois pas établir la biographie de Madame Bloch-Dano !

JS

PS- Je n’imaginais pas combien Proust avait dépendu de sa mère. Et réciproquement… En outre, le livre nous présente le milieu dans lequel ont vécu la mère et le fils.

 

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août 11th, 2016 par Jean Sebillotte

Couverture Pierre Desproges- reductionPierre Desproges, c’est toi qui as écrit et dit à la radio, pendant de longs mois, ta haine ordinaire. Le 24 mars 1986 tu as conclu ainsi ta chronique intitulée Les compassés  par ce final patriotique : Quant à ces féroces soldats, je le dis, c’est pas pour cafter, mais y font rien qu’à mugir dans nos campagnes.  C’était la première fois que tu écrivais ça. Tu as repris souvent cette conclusion. Puis le 24 juin, c’est devenu : Quant à ce sang impur, je le dis, c’est pas pour cafter, mais y fait rien qu’abreuver nos sillons.

Je t’entends plus, camarade, depuis longtemps et pour cause : Je veux pas cafter, mais le 18 avril 1988 t’as rien fait que ficher le camp je sais pas où.

Moi, mes crocs niquent la mort et ces salauds de djihadistes qui la sèment un peu partout, la mort.

Une personne du sexe et du Maroc que je croquais nue, en tout bien tout honneur – c’était pour l’art graphique et j’étais pas seul à tirer le portrait de son corps –, m’a dit s’être mise en colère. C’était il y a quelques années, avant la mode mortifère des frères-musulmans-salafistes-islamistes-citoyens-de-l’État-islamique. Cette camarade d’atelier, musulmane ouverte et artiste, mère de famille honorable, s’était trouvée à déambuler derrière une sorte de cercueil vertical emmailloté dans des voiles noirs. Son sang s’était mis en pétard. Elle avait rattrapé le cercueil, l’avait dépassé pour le mordre. Elle l’avait pas fait. Y avait une créature cachée dans ce noir, qu’elle m’avait dit. Je le savais mais le choc, t’imagines pas, c’était les yeux. J’étais braquée par une mitrailleuse à travers une mince fente, pas celle à la quelle tu penses trop, non, la fente de la tourelle d’un char. Des yeux-tueurs, elle avait la bonne femme !

A l’époque, c’était pas une kamikaze cette femme-cercueil. Le niqab n’était pas encore interdit dans la rue.

Maintenant je lui dirais : T’étais folle. Cette nana c’était peut-être une candidate au djihad. À Rakka, la racaille te lapide sans oublier de te violer  avant, voile ou pas ! Pas de petit profit pour le djihadiste, ce dangereux débile,  résidu de prisons,  minable malfrat ou vieux guerrier de tous les djihads de la terre, qui ne pense qu’à tuer et aussi, s’il le peut, à baiser, en prime, en avance sur le paradis. Le mec te dira« Allah Akbar ! Je te tue, femme dépravée et impudique qui offense Dieu et son Prophète, mauvaise musulmane, ennemie de la vraie religion, je te nique et je t’égorge devant les caméras. Nous serons  sur internet… Toi, tu verras rien mais ta photo de bête égorgée mes frères la verront. Putain va ! Moi, je me ferai  péter en martyr en tuant tout plein de  cochons d’infidèles, de croisés, de musulmans mécréants, et j’irai au paradis où j’aurai plein de femmes ».

Pierre, d’où tu es, les vois-tu ces couillons qui ne veulent ni dessin, ni peinture, ni la peau nue des femmes, ni musique, ni  danse, ni  alcool, ni rires, ni tabac, ni lecture hors le Coran, ces couillons qui veulent un niquab pour les femmes, de la barbe pour les hommes, des drapeaux noirs, des kalaches, des explosifs…  ou à défaut des couteaux ou des bagnoles pour écraser ?

En attendant, on peut s’acheter son niqab sur Amazon et surtout son burkini qui est un niqab de plage, un voile pas tout à fait intégral, bien plaisant, de toutes les formes et toutes les couleurs, un voile qui peut révéler les formes sans cacher le visage… Les femmes sont malines et coquettes.

 

Quant aux djihadistes, je te le dis, c’est pas pour cafter, mais y font rien que de nous faire chanter la Marseillaise.  

                                                                                                     JS

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août 9th, 2016 par Jean Sebillotte

Cher ami,

À mon tour de commenter un de vos livres. L’Herbier m’est bien parvenu. J’ai profité d’une semaine en Espagne pour le lire page après page. Le livre s’y prête par sa forme même. On suit l’histoire de cette famille qui est décrite pour aboutir au fils, dont je n’ai pas trouvé le prénom, qui, à la fin, reste seul dans la maison des parents, sur le dessus de la terre, ses parents étant désormais en-dessous…

« Le petit a grandi, il essaie de comprendre pourquoi Roger et Colette s’aiment et se haïssent, en même temps. » Effet de typo et de style. Le style. Vous m’aviez suggéré d’en mettre davantage pour le second roman, je crois. Dans L’Herbier, il est remarquable et je suis tombé  sur de multiples trouvailles qui m’ont plu et parfois étonné.

Le livre n’est ni gai ni optimiste. Il est même cruel. La vie vaut-elle d’être vécue ? Dieu ne répond pas, existe-t-il ? La destination est le cimetière. La vieillesse peut être un terrible naufrage. Le père apprend à l’enfant à faire un herbier, « doux cimetière de la nature morte ».

« On est heureux pour quelques heures, ou un peu moins malheureux »… « Croient-ils pouvoir être heureux ensemble » ?

« Heureusement il reste les mots »… « pour un  avenir vertigineux ».

*

C’est, pour moi, un beau livre que j’ai quitté pensif, d’autant que je lisais en même temps Les âmes grises tout aussi sombre.

Merci

Jean S.

 

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juillet 21st, 2016 par Jean Sebillotte

 

 

Ce livre lu dans ma jeunesse, en 1956, à un moment de maladie, de fatigue extrême et de stress, m’avait fait grande impression, comme le film célèbre de Bresson. Une amie, Monique Gosselin, universitaire spécialiste de Bernanos, a écrit récemment un essai approfondi, « Bernanos romancier du surnaturel » aux Éditions Pierre Guillaume de Roux, où elle rend compte de la modernité de six des œuvres de Bernanos « jugées souvent désuètes » qui « peuvent cependant toucher les lecteurs d’aujourd’hui, fussent-ils étrangers au catholicisme, voire au message chrétien ».

Livre Monique Gosselin.netLa relecture m’a plu. Mais il est vrai que j’ai été imbibé de religion catholique. J’en sais les fondements, les rites, la place de la hiérarchie et des clercs, donc d’un curé, dans l’Église.

Ce qui m’a frappé est la qualité de l’écriture. Ce qui fascine aussi c’est le personnage de ce prêtre « au douloureux itinéraire… vers une sainteté qui s’ignore ». Le livre peut rebuter. Il a vieilli quand il décrit la vie institutionnelle et humaine du curé d’une petite paroisse rurale dans les années 30. Il demeure vigoureux pour quiconque se sent concerné par le « surnaturel », le bien, le mal, le péché, la mort, la grâce… le Christ et son message…

Le curé d’Ambricourt est un être pur, qui se heurte à lui-même, à ses paroissiens et à leur manque de foi, au monde et aux compromissions de l’Église.

Je suis incapable, ici, de résumer un tel livre. Lisez-le ! Ensuite lisez Monique Gosselin. Ou inversement !

JS

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