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mai 1st, 2014 par Jean Sebillotte
Résumer un retour dans le pays de mon enfance et de ma jeunesse ? Je le tente ici.

« Ce furent trois jours en avril 2014, trois jours seulement. J’étais invité ( avec une sœur et un frère et leurs conjoints) par une famille, là-bas, dans le sud de la Tunisie rurale. Une famille rendue proche de la mienne par un lien étonnant, ténu, fort et chaleureux. Un lien enraciné et vécu sur une ferme au temps des pères, aux jours héroïques du milieu du XXe siècle. Trois jours dans un bled si beau, si pur, si ancien, transformé par les hommes et, maintenant, tellement peuplé, pourvu de routes, d’électricité, d’eau courante et de téléphone… Un bled couvert d’oliviers et piqueté de maisons si blanches, au pied des montagnes violettes qui le cernent. »

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janvier 26th, 2014 par Jean Sebillotte
Grâce à une amie, fidèle lectrice de ce blog, j’ai pris goût à réaliser des cartes (six dans une feuille de papier Canson, par exemple) avec un texte de mon cru et une illustration pour l’accompagner.
J’en donne ici quelques exemples.
Ce jeu demande du temps. Je pense qu’il faut lui consacrer quelques heures, le temps de trouver textes et idées d’illustration et de réaliser quelques brouillons, de refaire une carte malvenue.
La récompense est là, dans le plaisir de la création et dans celui du don.
Essayer, vous verrez !


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octobre 13th, 2013 par Jean Sebillotte
Assis devant mon bol, dans le matin tranquille, je regarde le tableau que m’offre mon jardin et le clair soleil du matin.
Son cadre est fourni par la fenêtre qui entoure une des vitres du bas. Au centre, à peine strié le tronc du bouleau pleureur que la lumière partage en deux parties, la blanche et la grise qui marque l’ombre. En haut la frange des feuilles encore vertes de l’arbre. Dans le fond, le vert bigarré de la haie vive faite de charmes et de noisetiers. À gauche, le vif bouquet des petites fleurs d’un rosier rouge ; plus à gauche, la gerbe des grandes tiges de l’anémone du Japon qui va quêter le soleil et s’offrir à lui, en envoyant en avant-garde ses fleurs d’un mauve clair. Je devine le gazon. Plus à gauche encore, formant masque, le vert très sombre du chèvrefeuille que je sais accroché au mur que je vois pas. Formant croix avec le tronc, juste derrière la fenêtre, la barre blanche d’appui soutenue par les volutes qui l’ornent.
Je fais un croquis rapide, imparfait et sans couleur du tableau qui va s’effacer avec l’arrivée des nuages. Je le reprends ensuite.
Instant zen.
Jean Sebillotte
PS – Pour ceux qui auraient fait de ce texte à peine publié une première lecture, qui en auraient vu les imperfections, je précise que je l’ai déjà repris pour en améliorer la forme. Ainsi s’écrivent mes rubriques : avec des ratures et des repentirs.
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octobre 12th, 2013 par Jean Sebillotte
Il n’y a plus de climat ! Tout le monde en convient. Et après ? il faut bien s’occuper de son jardin quand on a la chance ou la malchance d’en avoir un !
L’eau et le sol
L’étage géologique de Porchefontaine est celui des sables de Fontainebleau. Il n’est pas étonnant que beaucoup de nos sols soient légers et filtrants. Parfois, des bancs de marne les rendent plus argileux et plus lourds. Conséquence ? De tels sols emmagasinent l’eau en profondeur. Les arbres et arbustes en profitent, mais en surface c’est l’inverse : ces sols sont très « séchants. » Après un bel orage, au bout de quelques jours, les plantes à l’enracinement faible ont soif, très soif ! Il faut donc vanter l’intérêt des plantes résistantes à la sécheresse. Et la liste en est trop longue pour être citée ici.
Année Lenôtre
On n’ échappe pas à la célébration très versaillaise de Lenôtre.
Êtes-vous amateur de lignes droites, de perspectives et de plan d’eau ? Voyez du côté de ce grand jardinier. Prévoyez des perspectives, des allées bien droites, des bordures de plates bandes entourant des plantes naines. Par ci par là, un buis taillé en toupie, un large bassin, des haies rectilignes cachant vos arbres, tous d’ornement. Votre jardin, même s’il a 600 m2, sera bien petit pour un projet si grandiose. Néanmoins il y a peut-être des idées à retenir du jardin à la française..
Aimez-vous, au contraire, les courbes, le fouillis, les pelouses ombragées, le tronc de vos arbres, voyez du coté des Anglais…Vous pouvez aller très loin dans le registre du fouillis.
Aimez-vous les arbres fruitiers, le potager, quelque chose d’agricole et de productif ? Il y a le « jardin de curé. » C’est selon Wikipedia, à l’origine, « un jardin clos près de l’église et du presbytère, à vocation avant tout utilitaire. Ce jardin…avait pour but de pourvoir à la subsistance de quelques personnes en fournissant des légumes et des fruits, c’est donc à la base un jardin potager, mais aussi des fleurs, pour fleurir l’autel, et, dit-on, une vigne pour le vin de messe ainsi que quelques plantes médicinales. » Ces jardins ne comportent pas de pelouse. Leur plan est souvent carré, à la romaine.
La pelouse !
Dans cette rubrique, je vous ai présenté de nombreux jardins. Si j’excepte un ou deux jardins potagers, je constate l’emploi de la pelouse centrale comme une constante, même dans de faibles surfaces.
La pelouse ! Quel beau sujet pour tous ses amateurs ! Que de considérations et questions sur sa qualité, l’arrivée de la mousse, l’envahissement par le trèfle blanc et autres plantains, achillées ou renoncules !
L’agronome que j’étais sait que la pelouse est un non-sens écologique. C’est la « monoculture » d’une graminée ( plante monocotylédone) qui doit être débarrassée de toute plante dicotylédone parasite. D’où le recours à des désherbants sélectifs (des pesticides !). La pelouse nécessite aussi de fréquents arrosages pour ne pas être un paillasson. La nature, elle, privilégie des associations de plantes qui forment les prairies naturelles. Donc, avec le temps, toute pelouse est destinée à devenir une prairie naturelle ! Périodiquement le jardinier, vaincu par la nature, doit retourner sa culture pour la ressemer.
Les seules justifications d’un grand espace en herbe rase sont de fournir aux adultes de l’espace pour un repos allongé et aux jeunes un terrain de jeu remarquable, au jardinier un espace dégagé et aéré et, autre avantage, de ne demander qu’un faible temps de travail !
Je m’interroge : la pelouse n’est-elle pas la tentation du jardin à la française dans un espace limité ?
Jean Sebillotte
Nota – C’est le dernier article de ma chronique dans l’Echo des Nouettes d’octobre 2013. J’ai pensé qu’il était digne de figurer ici
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août 31st, 2013 par Jean Sebillotte
Ce livre d’Agnès Desarthe, je l’ai ai acheté par pure impulsion. C’est un livre tout récent, paru en juillet 2013, d’une romancière que je ne connaissais pas. Il m’a passionné. Et voici pourquoi :Agnès n’aime pas lire. Elle aime écrire. Elle veut, très jeune écrire.
*
Étonnante expérience qu’elle relate avec brio. Je ne relate ici qu’une petite partie de sa vie. La voici en khâgne au lycée Fénélon, admise car bonne angliciste.
― Je suis là pour l’argent…dit-elle…Il faut souffrir pour être riche,…Je suis prête à tout…
Agnès a comme professeur madame Barberis, apôtre du structuralisme. La bibliographie qu’il faut étudier comporte une soixantaine de titres. Agnès sait qu’elle ne les lira pas. En cours, Mme B. fait étudier la casquette de Charles dans Madame Bovary !
― Je constate que Flaubert est fou. Fou comme Marguerite Duras…En rentrant chez moi j’ouvre un cahier et me mets à copier, à la main et mot à mot, Madame Bovary…je vais apprendre à lire…l’horizon s’élargit…
Plus loin :
― Des années durant, j’ai refusé de lire parce que mon grand-père maternel a été déporté, parce que la famille de mon père a été contrainte de quitter la Lybie, puis, l’Algérie, parce que malgré nos efforts, nous n’étions jamais suffisamment français…parce que la lecture…a été associée à la France, la France du terroir… « D’où écrit-on ? » me revient avec une violence, une vigueur nouvelle. « D’où lit-on » m’entends-je y répondre.
Plus loin encore :
― En sortant de ma classe de khâgne, à dix-neuf ans, je ne dis plus que je n’aime pas lire. Ce n’est plus vrai…
Et,
― À l’École normale supérieure, je m épanouis comme jamais…à partir de la découverte de Singer, je me mets à pouvoir tout lire. Un verrou a sauté…Je deviens une lectrice compulsive…
*
Voilà ce qui m’a passionné dans ce livre : l’étrangeté d’un parcours ! C’est page 120 que se situe le sommet. Après, ce sont des analyses puis la traduction :
―…j’ai traduit un livre qui a changé ma vie.
*
Je reviendrais sur un autre passage dans un autre article. Pourquoi ne pas essayer de le lire ce livre ? Le lire, même si l’on n’est pas lecteur compulsif ?
Jean S.
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