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août 1st, 2014 par Jean Sebillotte

Ora fuit l’annonce de la mort redoutée d’Ofer, son second fils, qui a rempilé dans l’armée à l’issue de son service militaire.   Nous sommes en Israël. Ofer est le filsd’Ora et d’Avram  alors qu’Adam, l’aîné, est le fils d’Ilan. Ora est  intimement liée à deux hommes, Ilan et Avram, des amis intimes que la vie a séparés, deux amis avec les quels elle a lié connaissance à la sortie de l’adolescence dans un hôpital, avec lesquels elle a conçu les deux demi-frères. Le roman recèle un immense et splendide dialogue entre Ora et Avram. Ce dernier s’est refusé à voir son fils Ofer. Ora lui raconte sa vie et celle de son fils au cours d’une randonnée en Galilée… L’amour entre eux renaît…Tout le sel de cette histoire tient à l’habileté de l’auteur qui nous dévoile progressivement la vie passée des cinq protagonistes. Le présent et le passé alternent. Le texte est continu avec de simples intervalles entre les sections (ni parties, ni chapitres). La vie en Israël nous est suggérée par la référence constante aux relations difficiles des Juifs  avec les Palestiniens et les arabes, à  la colonisation et au rôle de l’armée et, parfois, à la bible et aux fêtes et rites (La bar-mitsva d’un fils par exemple, l’achat d’aliments casher). Les noms des lieux (villages et villes), qui sont à consonances  arabes  ou juives, nous renvoient à l’étrangeté de ce pays.

Comment vous donner l’envie de lire cette brique de 782 pages dans la collection Points  du Seuil ? J’ai imaginé de fournir ci-dessous une le fac-similé d’une page de ce livre. L’ouvrage se termine par une confidence précieuse de l’auteur… (avis au lecteur : ne pas oublier de double-cliquer pour lire en grand format la page reproduite) Une femme fuyant l'annonce-blog-net

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juin 10th, 2014 par Jean Sebillotte

Il existe de nombreuses anthologies. J’en pratique surtout deux. Georges Pompidou est l’auteur de la première, un modeste et remarquable livre de poche qui embrasse l’ensemble de la poésie française. L’ouvrage de Michel Décaudin, lui, plus étoffé, avec une préface de Claude Roy, publié chez Gallimard, se cantonne au XXe siècle.

Les deux ouvrages ont le mérite d’expliquer la démarche adoptée pour retenir poètes et poèmes. Leurs introductions sont fort instructives. Pompidou ne craint pas de traiter de LA POÉSIE, puis évoque LES POETES. Claude Roy s’en tient, plus modestement, à développer son incipit : « Toute anthologie est une provocation. »

Les deux ouvrages ont en commun de citer les « grands, » ceux que personne ne songe à récuser, mais divergent quant au choix des autres. La première raison, évidente, tient au champ choisi. Rien chez Pompidou de Jammes, Paul Fort, Bataille, Spire, Jarry, Anna de Noailles, Levet, Segalen, etc. sans oublier Senghor, Desnos, Aragon, etc. Rien, dans le second ouvrage, de Deschamps, Charles d’Orléans, Villon, Sponde, Régnier, etc. La seconde raison tient à la subjectivité du choix. Ainsi, parfois, l’absence est partagée : rien, par exemple, de Cocteau, de Radiguet (Vous devez avoir tort on ne meurt pas d’ennui). dans les deux livres.  Pompidou, vu son âge, est-il objectif s’agissant du XXe siècle ? Ignorer Prévert passe mais Aragon tout en citant largement Toulet ? Arrêtons là la comparaison des deux livres. On l’a compris ils ont complémentaires.

Je ne puis que les conseiller tous deux. Peut-on d’ailleurs en poésie se passer d’anthologies, de florilèges, d’ouvrages collectifs ? Les poèmes et les poètes sont légion. Qui peut se vanter de les connaître  ? L’anthologie, cette provocation, cet arbitraire, n’est-elle pas une nécessité ?

Ayons la modestie de lire et relire les anthologies à moins de nous cantonner à quelques poètes. On peut envisager une anthologie des anthologies…L’a-t-on réalisée ?

Contentons-nous de suivre Eluard : « le meilleur choix des poèmes est celui qu’on fait pour soi. » Ce qui est une invitation à ouvrir un ou plusieurs cahiers et à y recopier les poèmes aimés, une invitation à choisir soi-même les morceaux et poètes que l’on chérit.

Pompidou, à la fin de son ouvrage, nous donne l’exemple et nous fait part de son  « univers secret » en nous livrant ses vers préférés. La place qu’il donne à Baudelaire y est considérable, ce que je ne peux que saluer !

Ma mère aimait certaines citations. De Verlaine :  Imaginez un Jardin de Lenôtre,/ correct, ridicule et charmant (elle remplaçait Imaginez par comme). De Mallarmé : La chair est triste, hélas ! Et j’ai lu tous les livres. De Claudel et du Partage de midi, il me semble qu’elle m’a appris :  Mesa, je suis Ysé, c’est moi, ce que j’ai mémorisé  ainsi : Mesa, Ysé c’est moi. Et n’est-ce pas mieux ainsi ? Comme quoi un vers peut devenir très intérieur, très personnel… et très précieux.

Promis, je vais commencer mon anthologie ! Elle n’intéressera que moi  et ne sera pas publiée…

JS

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mai 1st, 2014 par Jean Sebillotte

Résumer un retour dans le pays de mon enfance et de ma jeunesse ? Je le tente ici.

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« Ce furent trois jours en avril 2014, trois jours seulement. J’étais  invité ( avec une sœur et un frère et leurs conjoints)  par une famille, là-bas, dans le sud de la Tunisie rurale. Une famille rendue proche de la mienne par un lien étonnant, ténu, fort et chaleureux. Un lien enraciné et vécu sur une ferme au temps des pères, aux jours héroïques du milieu du XXe siècle. Trois jours dans un bled si beau, si pur, si ancien, transformé par les hommes et, maintenant, tellement peuplé, pourvu de routes, d’électricité, d’eau courante et de téléphone… Un bled couvert d’oliviers et piqueté de maisons si blanches, au pied des montagnes violettes qui le cernent. »

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janvier 26th, 2014 par Jean Sebillotte

Grâce à une amie, fidèle lectrice de ce blog, j’ai pris goût à réaliser des cartes (six dans une feuille de papier Canson, par exemple) avec un texte de mon cru et une illustration pour l’accompagner.

J’en donne ici quelques exemples.

Ce jeu demande du temps. Je pense qu’il faut lui consacrer quelques heures, le temps de trouver textes et idées d’illustration et de réaliser quelques brouillons, de refaire une carte malvenue.

La récompense est là, dans le plaisir de la création et dans celui du don.

Essayer, vous verrez !

Cartes anniversaire 014-1-extrait  Cartes anniversaire 014-5-2 Cartes anniversaire 014-4-2Cartes anniversaire 014-7-2

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octobre 13th, 2013 par Jean Sebillotte

                 Assis devant mon bol, dans le matin tranquille, je regarde le tableau que m’offre mon jardin et le clair soleil du matin.

               Son cadre est fourni par la fenêtre qui entoure une des vitres du bas. Au centre, à peine strié le tronc du bouleau pleureur que la lumière partage en deux parties, la blanche et la grise qui marque l’ombre. En haut la frange des feuilles encore vertes de l’arbre. Dans le fond, le vert bigarré de la haie vive faite de charmes et de noisetiers. À gauche, le vif bouquet des petites fleurs d’un rosier rouge ; plus à gauche, la gerbe des grandes tiges de l’anémone du Japon qui va quêter le soleil et s’offrir à lui, en envoyant en avant-garde ses fleurs d’un mauve clair. Je devine le gazon. Plus à gauche encore, formant masque, le vert très sombre du chèvrefeuille que je sais accroché au mur que je vois pas. Formant croix avec le tronc, juste derrière la fenêtre, la barre blanche d’appui soutenue par les volutes qui l’ornent.

                 Je fais un croquis rapide, imparfait et sans couleur du tableau qui va s’effacer avec l’arrivée des nuages. Je le reprends ensuite.

                 Instant zen.

                                                                                                                        Jean Sebillotte

PS – Pour ceux qui auraient fait de ce texte à peine publié une première lecture, qui en auraient vu les imperfections, je précise que je l’ai déjà repris pour en améliorer la forme.  Ainsi s’écrivent mes rubriques : avec des ratures et des repentirs.

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