octobre 1st, 2019 par Jean Sebillotte
Dans ce blog, j’écris souvent sur la poésie, celle des autres et la mienne. A Vesdun, au centre de la France, lors d’une rencontre récente de poètes, René Lebars m’a dédicasé son livre au titre évocateur d’Harmonies. Je connais René Lebars par la Société des Auteurs et de la Francophonie. Il y joue un rôle essentiel. Mais mon propos n’est pas là. Je veux vanter cet ouvrage, illustré de dessins de Brigitte Simon, où m’attendaient une soixantaine de poèmes de formes diverses, classique ou non.
J’ai apprécié ces poèmes le plus souvent assez courts dont certains m’ont parlé plus que d’autres. N’est-ce pas la règle ?
En voici un :
LES BEAUX HORIZONS
Aide-soignant au chevet des vivants
le poète maladroit
trouble la grande machine des illusions
en guettant d’improbables vérités
C’est du fond de la terre
du fond de l’enfer
que viennent les pensées diluviennes
L’avenir radieux des trépassés
se lit au cœur du séisme
Les vivants sont toujours trop tristes
qui s’abandonnent au rêve insatiable
des beaux horizons.
J’en ai respecté la disposition et la ponctuation finale, faute de pouvoir reproduire la page entière. Ailleurs j’ai admiré de nombreux vers comme ceux de ce poème :
L’avenir radieux des trépassés
Se lit au cœur du séisme
Certains vers sont de purs joyaux qui, parfois, concluent le poème. Ainsi :
Rêves fuyez ! Je vous aime.
Ou encore ce quatrain trouvé dans HARMONIE DU MONDE :
Comme des oiseaux apeurés
De merveilleux instants
Cherchent à se poser
Vite ! Tendons la main.
Et celui-ci que j’adore:
Les mots trahissent la vérité
L’écriture est un viol
Le plus beau poème est un crime parfait
Faut-il cesser d’écrire ?
De fil en aiguille, j’en viendrais à citer tant de vers, tant de poèmes… comme LE BLANC ET LE NOIR…
Bref, si vous voulez vraiment vous convaincre que j’ai raison, commandez le livre édité conjointement par AGA et l’Harmattan.
JS
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novembre 28th, 2016 par Jean Sebillotte
La mort d’un amerloque
À la fin d’une vie relâchée,
Son cœur, amère loque,
Battant breloque,
L’a lâché.
Au bloc
On ne peut réparer
Ce cœur désemparé
Qui se bloque.
Des médocs,
L’homme n’en connaît pas,
Habitué des seuls repas
Au Médoc.
Ah Mère !
L’amerloque est mort.
C’était là son sort
Amer.
Instant loufoque
Où la vie, soudain finie,
Au seuil de l’infini,
Suffoque.
Pour ce poème, j’ai reçu il y a très peu le prix « « Claude Sorel » de poésie libre de la Société des Artistes et Poètes de la Francophonie, la SAPF. Qui refuserait un tel prix, signe d’une reconnaissance des siens, ces poètes désintéressés et modestes qui s’associent pour célébrer ce genre assez peu en vogue et pourtant objet de tant de travaux, de joies et de peines ?
Dans mes deux recueils publiés à ce jour, il y a bien des textes de la même veine humoristique, comme celui où une momie nous répète en refrain « j’m’ennuie » ou celui qui vante la « tête de veau sauce gribiche ». Ou encore, quand le lecteur est invité à considérer que « Tout est en ordre » puisque, outre les précautions prises avant de se coucher (les volets fermés, l’auto garée, etc.), le poème précise :
« Tonton est à l’Elysée,
non il est clamecé,
c’est Chirac qui y est,
la République est gardée ».
Ailleurs, on revisite la mythologie grecque :
» Très en colère,
Junon, de son sein altier,
Jette à Jupiter,
La giclée laitière,
Qui a pris nom
De Voie lactée » ?
Quant à la SAPF, présidée par Jean-Charles Dorge avec l’appui de René Lebars, son vice-président, et de son comité, je ne peux que vous inciter, vous mes lecteurs, à visiter son site http://www.poetes-francophonie.com/ et à devenir membre de cette association qui œuvre pour la promotion de la poésie et de la langue française.
Jean S.
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