Catégorie: Peinture
décembre 12th, 2013 par Jean Sebillotte
L’exposition Art Géo annoncée le 8 novembre s’est fort bien déroulée. Mille visiteurs environ. Les trois tableaux que François Bellec, initiateur et organisateur de la manifestation, m’avait demandé d’exposer ont eu du succès. Les voici : Combes et collines, Gai Paysage, Jardin sous la neige.
Ce sont des tableaux de grande taille, tous peints à l’huile, qui ont été exposés, trois années successives au salon annuel de la Société Nationale des Beaux-Arts.
Combes et collines (110×110 )
Gai Paysage (80×80) Jardin sous la neige (110×110)
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novembre 8th, 2013 par Jean Sebillotte
J’expose trois grands paysages dans ce salon en répondant à l’invitation de François Bellec, ancien président de la Société Nationale des Beaux-Arts, peintre de la Marine. Je vous invite à visiter l’exposition et, si vous le souhaiter, à participer au vernissage. Les indications figurent sue le carton ci-dessous.
J’y serai de permanence le 27 de 11 à 13 heures.
Exposition du 12 Novembre au 12 décembre à la Mairie du VIe arrondissement de Paris – 78 rue Bonaparte 75006
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octobre 13th, 2013 par Jean Sebillotte
Assis devant mon bol, dans le matin tranquille, je regarde le tableau que m’offre mon jardin et le clair soleil du matin.
Son cadre est fourni par la fenêtre qui entoure une des vitres du bas. Au centre, à peine strié le tronc du bouleau pleureur que la lumière partage en deux parties, la blanche et la grise qui marque l’ombre. En haut la frange des feuilles encore vertes de l’arbre. Dans le fond, le vert bigarré de la haie vive faite de charmes et de noisetiers. À gauche, le vif bouquet des petites fleurs d’un rosier rouge ; plus à gauche, la gerbe des grandes tiges de l’anémone du Japon qui va quêter le soleil et s’offrir à lui, en envoyant en avant-garde ses fleurs d’un mauve clair. Je devine le gazon. Plus à gauche encore, formant masque, le vert très sombre du chèvrefeuille que je sais accroché au mur que je vois pas. Formant croix avec le tronc, juste derrière la fenêtre, la barre blanche d’appui soutenue par les volutes qui l’ornent.
Je fais un croquis rapide, imparfait et sans couleur du tableau qui va s’effacer avec l’arrivée des nuages. Je le reprends ensuite.
Instant zen.
Jean Sebillotte
PS – Pour ceux qui auraient fait de ce texte à peine publié une première lecture, qui en auraient vu les imperfections, je précise que je l’ai déjà repris pour en améliorer la forme. Ainsi s’écrivent mes rubriques : avec des ratures et des repentirs.
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octobre 12th, 2013 par Jean Sebillotte
Il n’y a plus de climat ! Tout le monde en convient. Et après ? il faut bien s’occuper de son jardin quand on a la chance ou la malchance d’en avoir un !
L’eau et le sol
L’étage géologique de Porchefontaine est celui des sables de Fontainebleau. Il n’est pas étonnant que beaucoup de nos sols soient légers et filtrants. Parfois, des bancs de marne les rendent plus argileux et plus lourds. Conséquence ? De tels sols emmagasinent l’eau en profondeur. Les arbres et arbustes en profitent, mais en surface c’est l’inverse : ces sols sont très « séchants. » Après un bel orage, au bout de quelques jours, les plantes à l’enracinement faible ont soif, très soif ! Il faut donc vanter l’intérêt des plantes résistantes à la sécheresse. Et la liste en est trop longue pour être citée ici.
Année Lenôtre
On n’ échappe pas à la célébration très versaillaise de Lenôtre.
Êtes-vous amateur de lignes droites, de perspectives et de plan d’eau ? Voyez du côté de ce grand jardinier. Prévoyez des perspectives, des allées bien droites, des bordures de plates bandes entourant des plantes naines. Par ci par là, un buis taillé en toupie, un large bassin, des haies rectilignes cachant vos arbres, tous d’ornement. Votre jardin, même s’il a 600 m2, sera bien petit pour un projet si grandiose. Néanmoins il y a peut-être des idées à retenir du jardin à la française..
Aimez-vous, au contraire, les courbes, le fouillis, les pelouses ombragées, le tronc de vos arbres, voyez du coté des Anglais…Vous pouvez aller très loin dans le registre du fouillis.
Aimez-vous les arbres fruitiers, le potager, quelque chose d’agricole et de productif ? Il y a le « jardin de curé. » C’est selon Wikipedia, à l’origine, « un jardin clos près de l’église et du presbytère, à vocation avant tout utilitaire. Ce jardin…avait pour but de pourvoir à la subsistance de quelques personnes en fournissant des légumes et des fruits, c’est donc à la base un jardin potager, mais aussi des fleurs, pour fleurir l’autel, et, dit-on, une vigne pour le vin de messe ainsi que quelques plantes médicinales. » Ces jardins ne comportent pas de pelouse. Leur plan est souvent carré, à la romaine.
La pelouse !
Dans cette rubrique, je vous ai présenté de nombreux jardins. Si j’excepte un ou deux jardins potagers, je constate l’emploi de la pelouse centrale comme une constante, même dans de faibles surfaces.
La pelouse ! Quel beau sujet pour tous ses amateurs ! Que de considérations et questions sur sa qualité, l’arrivée de la mousse, l’envahissement par le trèfle blanc et autres plantains, achillées ou renoncules !
L’agronome que j’étais sait que la pelouse est un non-sens écologique. C’est la « monoculture » d’une graminée ( plante monocotylédone) qui doit être débarrassée de toute plante dicotylédone parasite. D’où le recours à des désherbants sélectifs (des pesticides !). La pelouse nécessite aussi de fréquents arrosages pour ne pas être un paillasson. La nature, elle, privilégie des associations de plantes qui forment les prairies naturelles. Donc, avec le temps, toute pelouse est destinée à devenir une prairie naturelle ! Périodiquement le jardinier, vaincu par la nature, doit retourner sa culture pour la ressemer.
Les seules justifications d’un grand espace en herbe rase sont de fournir aux adultes de l’espace pour un repos allongé et aux jeunes un terrain de jeu remarquable, au jardinier un espace dégagé et aéré et, autre avantage, de ne demander qu’un faible temps de travail !
Je m’interroge : la pelouse n’est-elle pas la tentation du jardin à la française dans un espace limité ?
Jean Sebillotte
Nota – C’est le dernier article de ma chronique dans l’Echo des Nouettes d’octobre 2013. J’ai pensé qu’il était digne de figurer ici
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avril 6th, 2013 par Jean Sebillotte
« Les pommes sont prêtes, dit papa. Que dirais-tu d’aller faire un tour ? » Nous habitons à Saint-Ouen, là-même où Utrillo a peint en 1908 le tableau — peu connu m’a dit mon père, sauf ici — de la rue où commerçait un marchand de couleurs. De nos jours, en 2013, la rue existe toujours dans le centre de cette bourgade agrandie démesurément comme tant de communes de la région parisienne. Moi, à 17 ans, je me passionne pour la peinture. Papa m’adore et la peinture aussi. Je suis déjà allée au Louvre avec ma classe et notre prof d’arts plastiques nous avait longuement arrêtés devant des tableaux célèbres. J’avais acheté la carte postale qui représente un tableau de Murillo.
— Papa, serais-tu prêt à aller au Louvre ? J’aimerais revoir certains tableaux, par exemple celui-ci.
— C’est une bonne idée ma fille. Mais sache que ton tableau, souvent appelé le Jeune mendiant. est celui du Jeune pouilleux !
Je me demande pourquoi j’aime ce tableau. Par sympathie pour ce gamin affalé par terre, de guingois, en pleine lumière, qui, en effet, écrase une puce sur sa poitrine sans s’occuper de la cruche et des pommes qui s’échappent du couffin à ses pieds ? On ne le voit pas mendier. Mon père a raison. Il adore aussi le déguisement. Il aime me surprendre. L’autre jour il s’est caché le visage avec un masque peint d’une pomme bien verte avec ses feuilles et a mis un chapeau melon et une cravate rouge. « Magritte » m’a-t-il glissé alors!
Nous ne sommes pas allés au Louvre. Papa était trop fatigué. Nous sommes partis faire le tour de quelques pâtés de maisons. Au retour, il nous offre ses pommes en compote tiède avec de la glace à la vanille dessus et des biscuits. Un régal ! Mon père me dit :
— Comme je ne t’ai pas emmenée au musée on regarder des bouquins.
Nous regardons d’abord le jeune pouilleux. Je dis à mon père :
― On parle plus de pouilleux. C’est ringard. Maintenant on parle de SDF et pas de mendiant. Je trouve qu’on confond trop les deux mots. Il y a des SDF qui ne mendient pas et des mendiants qui ont un domicile ! Je sais qu’à Paris les enfants roumains qui mendient dans le métro sont aussi des voleurs. Où est leur domicile ?
— Tu pinailles dit papa.
Il pousse ! Alors je lui sors :
— Tel père, telle fille.
Revenons à la peinture. Après discussion, nous sommes d’accord tous les deux pour dire que Murillo a peint la misère plutôt que la mendicité. Moi, j’aime bien ce gosse et je trouve que le choix des tons chauds rend moins triste le tableau.
— Ce sont les ocres, ajoute mon père, avec un peu de rose ce qui donne une jeune peau veloutée. Dans le vêtement il y a un peu de bleu. As-tu remarqué que c’est inspiré du Caravage ?
Je me dis que l’enfant aurait dû avoir un chien amical pour se défendre. Tout d’un coup je pense aux renards. Peut-être parce que je viens d’entendre à la radio qu’une de ces bestioles vient d’attaquer un enfant à Londres. En Espagne, à l’époque, il devait y avoir aussi des renards. Je le demande à mon père qui ne le sait pas. » Mais, à propos de renard, dit-il, je me souviens de la peinture d’un dénommé Robert Wilson. Un superbe renard, debout, habillé en homme, au visage rouge et menaçant-avec les dents, les yeux, l’intérieur d’une oreille, un col, et un revers de son vêtement d’un blanc éclatant, le tout sur fond noir. Un tableau splendide et dérangeant. Dommage que je n’ai pas de reproduction à te montrer. C’est drôlement plus fort que du Berthe Morizot ! Cette femme est pleine de bons sentiments. C’est un bon peintre mais à côté de Matisse, elle est bien pâle. Quand papa est lancé, rien ne l’arrête.
— Regardons le Matisse de Schneider, me dit-il.
Il sort un énorme livre d’art, le pose sur la table de la salle à manger. Il tourne les pages, je regarde. Nous tombons sur La danse. Des personnages rouges sur une colline verte et un ciel bleu. Le tableau est en Russie. Mon père râle :
― Je suis sûr d’avoir vu le même tableau mais où le ciel est vert. Je le préfère à celui du livre. Regarde sur internet.
Je ne trouve rien de ce qu’il me dit. Il y a d’autres tableaux intitulés La danse. Un à New York par exemple qui est moche. Steiner ne le montre pas. Par contre il montre une série de décorations de la collection Barnes. Bof. Sur d’autres tableaux, Matisse a peint des danseuses avec un tabouret et un bouquet. Mais rien d’aussi beau que le tableau rouge, bleu et vert..
― Je comprends pas, dit papa. J’ai pourtant le souvenir d’un tableau où le ciel était vert. Bon. Tant pis. Ce tableau-ci est quand même vachement beau, tu trouves pas ?
Je suis d’accord avec lui. C’est splendide. Je vois trois femmes et deux hommes. Steiner dit que ce sont cinq femmes…dont deux sont « assez masculines » ! Le tableau danse. Est-ce parce que les corps sont tellement déformés ?
— L’art est déformation, ma fille !
Sacré père qui veut toujours avoir le dernier mot !
Jean Sebillotte
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