mars 2nd, 2013 par Jean Sebillotte
L’auteur écrit ici des textes qui sont des petites merveilles de poésie en prose, ou de courts récits poétiques. Le livre est illustré de petites phrases manuscrites comme celle de la couverture. Dans le corps du texte j’ai relevé ceci :
« J’ai lu plus de livres qu’un alcoolique boit de bouteilles. Je ne peux m’éloigner d’eux plus d’un jour…Le poète qui a repeint les appartements du paradis et de l’enfer, je sors ses livres du buffet où ils prennent une teinte d’icône…et délivre deux enfants dont j’époussette le costume avant de les laisser courir dans la lumière…Dante descend aux enfers comme on descend à la cave chercher une bonne bouteille… »
Ces phrases sont extraites de Vita Nova.
Un carnet aux pages bleues, inséré au milieu du livre, est dédié à sa femme, « la plus que vive. »
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février 27th, 2013 par Jean Sebillotte
Désirant travailler le graphisme de façon à marier images et texte (surtout de poésie) — dans un souci d’extrême pureté de la forme —, j’ai décidé de marier le noir, l’or et l’argent et ai expérimenté cette façon de travailler sur des modèles vivants.
Voici ce que donnent ces essais, tous de format 21×29.7 cm



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février 27th, 2013 par Jean Sebillotte

OUVRAGE DE DAME d’Annalisa Comes
(aide à la traduction d’Yves Le Bris)
J’ai lu à plusieurs reprises ce livre qui m’avait attiré l’autre jour à La Vagabonde et qui m’est dédicacé. Trente trois poèmes. Sur la page de gauche la version italienne (la langue de l’auteure), sur la page de droite la traduction française. Parfois des titres, parfois rien qu’un nombre en chiffres romains (sauf pour le premier poème où il n’y a rien).
Qui suis-je pour parler d’un tel livre ? Ma réponse : un lecteur qui, lui aussi, s’efforce de traduire en poésie sentiments, impressions, paysages, instants, etc., un lecteur séduit par la musique des mots, surtout ici en italien, un lecteur étonné par le caractère déroutant de ces poèmes courts, elliptiques où la poète s’exprime de façon allusive en vers résolument libres dans une poésie libre aussi de toute règle apparente, mais d’où se dégage un style.
Des poèmes qui expriment la relation du je, du moi, avec ce tu, ce toi qui devient parfois (rarement) il, chaque poème étant comme un moment suspendu que vit celle qui évoque l’autre et leur relation.
Le lecteur ne peut qu’être surpris par de multiples variations de forme :
– la longueur inégale des poèmes,
– l’emploi de deux temps dans la même page,
– le pluriel soudain apparu :
ne piango sommessa j’en pleure à basse voix
le figure scomposte les figures décomposées
– le sens qui se perd (ce qui est habituel) :
il cortle dei monti la cour des monts
che si sperde qui nous perd
aggrigendo i cappelli grisonnant les cheveux
sempre toujours
– le regard qui change,
– l’apparition soudaine d’une virgule, d’un tiret, de deux tirets, de deux points, d’une majuscule, dans des poèmes sans ponctuation,
– l’emploi très souvent de l’infinitif,
– l’absence d’article ou d’adverbe, moi j’aurais écrit :
a te (di) liberare (l’)azzura dei capelli à toi(de)dépêtrer(le) bleu des cheveux
la cerniera della mia azzura la charnière de mon bleu
collana collier
– le heurt voulu parfois des mots ; moi, dans le poème d’au-dessus, j’aurais, comme la traduction, écrit :
la cernera della mia collana azzura !
*
A Annalisa ces vers qu’elle m’inspire :
Elle à l’ouvrage
Cachée dans le bleu du poème
Entre les murs de livres
Et lui ?
Jean Sebillotte (26 janvier 2013)
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décembre 26th, 2012 par Jean Sebillotte
C’est lors de l’une de ces réunions d’anciens qui se souviennent de leur jeunesse que Gerald Leclerc et moi nous nous sommes retrouvés après 52 ans de silence. Il en est résulté une page conjointe où sont de lui les photos de ses « Lierrofolies » — fragments d’un lierre écorcé pouvant embrasser son supports ligneux —, et de moi les vers qui tentent de leur correspondre…
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novembre 18th, 2012 par Jean Sebillotte
Ce poème a été réécrit de nombreuses fois. Inaccompli, je l’ai présenté à un concours. Ce fut une erreur, il n’était pas abouti. Il arrive que je reprenne dix à quinze fois un texte modeste. J’envie la fulgurance de certains. Elle n’est pas mon lot !
Amour
Que là-bas grondent les guépards !
Que chantent aussi les merles,
Tout près de l’eau qui coule,
Brillant comme l’étain,
Tourbillon qui roucoule,
Qui s’en vient et repart,
Qui va dans le lointain
Pays des songes et des perles !
Que dans les bois brament les daims !
Qu’il s écoutent ma harpe,
Qu’ils boivent tout l’étang
Où baigne mon désir.
Et que sautent les carpes,
Sans craindre mon dédain.
Mon amour à saisir
Est la rive où je m’étends !
Et que dansent les libellules !
Toi, l’onde soyeuse,
Messagère adroite,
Dis-lui bien que j’avoue
Ma passion si joyeuse,
L’amour que je lui voue,
Qu’au vent frais je le hurle,
Au dessus de l’eau qui miroite !
2011-2012
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