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juin 14th, 2017 par Jean Sebillotte

 

Distrait ? Oh combien !  J’ai évoqué une récompense de Terpsichore pour « Haut Pays ». Avec précaution heureusement…Je reçois le diplôme et découvre que le prix était attribué à un haïku que voici :

 

Hier au jardin

Le merle noir me chantait

La fin de l’hiver

 

Lecteurs, toutes mes excuses, comme à Terpsichore !

JS

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juin 5th, 2017 par Jean Sebillotte

Le titre est provocateur mais il est d’un linguiste. L’auteur, Jean Pruvost, commence son livre passionnant par nous montrer d’ou vient l’expression fameuse « Nos ancêtres les Gaulois… » Elle nous vient de Lavisse, auteur dont j’ai lu dans ma jeunesse les extraits qui émaillaient mes manuels d’histoire. C’est Lavisse qui développe à la fin du XIXe le roman national. C’est lui qui écrivit : « Il y a deux mille ans, la France s’appelait la Gaule. La Gaule était habitée par une centaine de petits peuples. Chacun avait un nom particulier, et souvent ils se battaient les uns contre les autres. » … « Elle (la Gaule) n’était donc pas une patrie car une patrie est un pays dont tous les habitants doivent s’aimer les uns les autres. » Pruvost en conclut souligne que, pour Lavisse, « la Gaule est le  point de départ d’une nation qu’il reste à édifier. »

Plus tard, Ferdinand Buisson, Directeur de l’Enseignement Primaire en France, confie à Lavisse un article consacré à l’histoire de France dans son Dictionnaire de pédagogique et d’instruction primaire.

Là, Lavisse écrit : « Il y a dans le passé la plus lointain une poésie qu’il faut verser dans les jeunes âmes pour y fortifier le sentiment patriotique. Faisons-leur aimer nos ancêtres gaulois et les forêts des druides. »

A l’époque les Gaulois étaient considérés comme des barbares.  Faute d’écriture, leur langue nous est inconnue, le latin s’imposant après Jules César. Des Gaulois Il nous en reste une centaine de mots (bièvre, chêne, alouette, tanche, lande, truand, magouille…)

Retour à Lavisse qui présente les Arabes dont « la brillante civilisation fut longtemps supérieure à celle des Occidentaux et influença heureusement celle-ci. »… Le quel Lavisse continue : « Sous les rois fainéants, la Gaule fut près d’être conquise par les Arabes. » Et Lavisse loue cette brillante civilisation arabe.

En France, cet intérêt pour les Arabes dure  jusques  à Renan et au-delà.

La situation actuelle est donc fort différente. Les Arabes ne présentent plus pour nous cet attrait passé. Pourtant l’arabe est la troisième langue à la quelle nous empruntons beaucoup de mots après l’anglais et l’italien. L’histoire ancienne l’explique comme l’histoire récente où l’on constate l’importance de l’arabe pour notre langue actuelle du fait de la colonisation et de l’immigration.

Le livre est donc consacré à ces emprunts directs ou indirects qui de l’abricot au zéro  ont enrichi notre langue notre ! Et le cheminement la plupart de ces mots nous est raconté en de nombreuses pages…

À lire donc pour les curieux de notre langue !

Jean S.

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avril 20th, 2017 par Jean Sebillotte

À lire en ces temps d’élections ces 200 pensées  à méditer avant d’aller VOTER. Françoise Fressoz, journaliste au Monde, présente souvent dan les émissions politiques et télévisées, a collationné des quantités de citations savoureuses, profondes, sarcastiques, pessimistes, cyniques, heureuses… de bien des auteurs souvent célèbres. Ce livre est à déguster. Dans son introduction, l’auteure écrit ceci : « la défiance aujourd’hui perceptible à la simple évocation du mot « politique » n’est pas la maladie du siècle. Elle est aussi vieille que la politique elle-même. Et plus loin : « La politique est une drame à la fois terriblement humain et sans cesse renouvelé où la séduction nourrit la déception, l’attraction appelle le rejet. »

De qui ces citations ?

Les fous sont aux échecs les plus proches des rois.

Aux vertus qu’on exige dans un domestique, votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ?

La pensée ne commence qu’avec le doute.

Les affaires ? C’est bien simple, c’est l’argent des autres.

Les hommes savent bien ce qui leur est dû et sentent si peu ce qu’ils doivent aux autres.

Jean S.

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août 11th, 2016 par Jean Sebillotte

Couverture Pierre Desproges- reductionPierre Desproges, c’est toi qui as écrit et dit à la radio, pendant de longs mois, ta haine ordinaire. Le 24 mars 1986 tu as conclu ainsi ta chronique intitulée Les compassés  par ce final patriotique : Quant à ces féroces soldats, je le dis, c’est pas pour cafter, mais y font rien qu’à mugir dans nos campagnes.  C’était la première fois que tu écrivais ça. Tu as repris souvent cette conclusion. Puis le 24 juin, c’est devenu : Quant à ce sang impur, je le dis, c’est pas pour cafter, mais y fait rien qu’abreuver nos sillons.

Je t’entends plus, camarade, depuis longtemps et pour cause : Je veux pas cafter, mais le 18 avril 1988 t’as rien fait que ficher le camp je sais pas où.

Moi, mes crocs niquent la mort et ces salauds de djihadistes qui la sèment un peu partout, la mort.

Une personne du sexe et du Maroc que je croquais nue, en tout bien tout honneur – c’était pour l’art graphique et j’étais pas seul à tirer le portrait de son corps –, m’a dit s’être mise en colère. C’était il y a quelques années, avant la mode mortifère des frères-musulmans-salafistes-islamistes-citoyens-de-l’État-islamique. Cette camarade d’atelier, musulmane ouverte et artiste, mère de famille honorable, s’était trouvée à déambuler derrière une sorte de cercueil vertical emmailloté dans des voiles noirs. Son sang s’était mis en pétard. Elle avait rattrapé le cercueil, l’avait dépassé pour le mordre. Elle l’avait pas fait. Y avait une créature cachée dans ce noir, qu’elle m’avait dit. Je le savais mais le choc, t’imagines pas, c’était les yeux. J’étais braquée par une mitrailleuse à travers une mince fente, pas celle à la quelle tu penses trop, non, la fente de la tourelle d’un char. Des yeux-tueurs, elle avait la bonne femme !

A l’époque, c’était pas une kamikaze cette femme-cercueil. Le niqab n’était pas encore interdit dans la rue.

Maintenant je lui dirais : T’étais folle. Cette nana c’était peut-être une candidate au djihad. À Rakka, la racaille te lapide sans oublier de te violer  avant, voile ou pas ! Pas de petit profit pour le djihadiste, ce dangereux débile,  résidu de prisons,  minable malfrat ou vieux guerrier de tous les djihads de la terre, qui ne pense qu’à tuer et aussi, s’il le peut, à baiser, en prime, en avance sur le paradis. Le mec te dira« Allah Akbar ! Je te tue, femme dépravée et impudique qui offense Dieu et son Prophète, mauvaise musulmane, ennemie de la vraie religion, je te nique et je t’égorge devant les caméras. Nous serons  sur internet… Toi, tu verras rien mais ta photo de bête égorgée mes frères la verront. Putain va ! Moi, je me ferai  péter en martyr en tuant tout plein de  cochons d’infidèles, de croisés, de musulmans mécréants, et j’irai au paradis où j’aurai plein de femmes ».

Pierre, d’où tu es, les vois-tu ces couillons qui ne veulent ni dessin, ni peinture, ni la peau nue des femmes, ni musique, ni  danse, ni  alcool, ni rires, ni tabac, ni lecture hors le Coran, ces couillons qui veulent un niquab pour les femmes, de la barbe pour les hommes, des drapeaux noirs, des kalaches, des explosifs…  ou à défaut des couteaux ou des bagnoles pour écraser ?

En attendant, on peut s’acheter son niqab sur Amazon et surtout son burkini qui est un niqab de plage, un voile pas tout à fait intégral, bien plaisant, de toutes les formes et toutes les couleurs, un voile qui peut révéler les formes sans cacher le visage… Les femmes sont malines et coquettes.

 

Quant aux djihadistes, je te le dis, c’est pas pour cafter, mais y font rien que de nous faire chanter la Marseillaise.  

                                                                                                     JS

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juin 3rd, 2016 par Jean Sebillotte

 

Une première lecture, il y a bien longtemps, de Poil de Carotte, enfant persécuté par sa mère. Ce livre très connu de Jules Renard, m’avait laissé un souvenir très fort.

De courts chapitres, de petites pièces comme autant de petites nouvelles et de petites scènes de théâtre. À chaque fois  un titre (on en trouve la longue liste dans la table des matières). Peu de personnages : madame Lepic, monsieur Lepic, grand frère Félix, sœur Ernestine, Honorine puis Agathe et Lui, Poil de Carotte.  Un aperçu par cet extrait :

                                                                              « LES POULES

                –  Je parie, dit madame Lepic, qu’Honorine a encore oublié de fermer les poules.

                C’est vrai… (ici j’abrège)

                – Felix, si tu allais les fermer ? dit madame Lepic à l’aîné de ses trois enfants.

                – Je ne suis pas ici pour m’occuper des poules, dit Félix, garçon pâle, indolent et poltron.

                 – Et toi Ernestine ?

                – Oh ! moi, maman, j’aurais trop peur !

                Grand frère Félix et sœur Ernestine lèvent à peine la tête pour répondre. Ils lisent, très intéressés, les coudes sur la table, presque front contre front.

                – Dieu que je suis bête ! dit madame Lepic, je n’y pensais plus. Poil de Carotte, va fermer les poules.

                 Elle donne ce petit nom d’amour à son dernier né, parce qu’il a les cheveux roux et la peau tachée. Poil de Carotte qui ne joue à rien, se dresse et dit avec timidité :

                – Mais, maman, j’ai peur aussi moi.

                – Comment ? répond madame Lepic, un grand garçon comme toi ! c’est pour rire. Dépêchez-vous, s’il vous plaît !

                – On le connaît, il est hardi comme un bouc, dit sœur Ernestine.

                                               Et cela continue pour finir ainsi :

                – Poil de Carotte, tu iras les fermer tous les soirs.

 

Le récit du POT est plus terrible… On mesure la peine de l’enfant…  Petit à petit, une vie de famille se révèle où monsieur Lepic apparaît comme le moins redoutable des acteurs, ce qui sauve probablement l’enfant. Moi, je bous à chaque fois que je lis cela. Jules Renard est un auteur qui reste et restera. Un jeudi soir, le 26 mai, Christophe André a vanté Le Journal de Jules Renard. C’était à la Grande librairie, sur France 5… Si l’adresse convient encore,  cliquer là-dessus pour retrouver l’épisode: http://www.france5.fr/emissions/la-grande-librairie/diffusions/26-05-2016_481543

Si je dois vivre un peu, je le lirai, ce journal, je le lirai ! Il existe en version abrégée

JS

 

Édité en PRESSES POCKET avec préface de Jacques Perret

Jules Renard

 

 

 

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