Nous apprenions la langue, la rime et la cadence,
Et le mètre des vers, et les chants et la danse.
Nous étions des enfants, inconscients, turbulents,
Qui pratiquaient les jeux qu’ils jugeaient excellents.
Boileau, nous n’apprenions pas assez ton message
Car c’était un devoir, il fallait être sage.
C’est en devenant vieux qu’on admet la raison.
Les ans ralentissant nous octroient des saisons
Qui donnent le loisir de polir notre langue,
D’écrire sereinement dans un monde qui tangue.
A mon âge avancé, je reviens aux anciens,
Les savants, les instruits, les académiciens.
Voilà pourquoi, Boileau, je retrouve ta science.
Et, à tes préceptes, vois, je fais allégeance.
Cependant après toi tout serait-il ringard,
Et fixées pour toujours les règles de notre art ?
Elles ont leur intérêt, qui n’est plus à prouver,
Mais il y a des ailleurs insolites à trouver.
Et je n’aime pas que tu t’en prennes à Ronsard.
Tu es bon poète, mais, là, bien trop vachard.
JS – 31 janvier 2018