Article 353 du code pénal

Ce livre de Tanguy Viel nous a été offert à ma femme et moi par un de ses frères qui l’avait lu dans la foulée. Je l’ai lu plus lentement pris par d’autres lectures et occupations. C’est un excellent livre qui nous immerge dans l’atmosphère marine de Brest, en bord de mer. Une histoire racontée à l’envers. D’entrée de jeu on sait que Kermeur a balancé à un type à la mer. Il continue ainsi :  Puis je suis rentré chez moi à la barre d’un Marry Fisher de neuf mètres de long, comme si c’était mon propre bateau que je pilotais, assis sur le siège en cuir derrière la vitre piquée de sel, à mes pieds les tourteaux résignés ». Le ton est donné. C’est un roman à la première personne, aux phrases le plus souvent très longues où Kermeur confie à son interlocuteur (je ne le nommerai pas ici) comment il en est arrivé là, en précisant sa pensée, en hésitant, avec un souci constant de vérité. Page 141 il nous explique : « Vous savez ce que c’est, j’ai dit, de l’argent dans un cerveau, ça n’a rien à voir avec ce que vous pourriez faire avec ou ce qui vous manque au quotidien, je veux dire, si j’avais eu la capacité un seul instant de convertir cet argent »… Etc. La phrase continue à se dérouler sur plusieurs lignes. L’auteur surprend par ses images. Je me suis dit souvent que j’aurais aimé trouver les formules moi-même sans être jaloux –ou si peu – tant l’auteur écrit juste.

Et on reste jusqu’à la fin du livre dans un coin de la Bretagne contemporaine au bord de la rade… Nous sommes complices  de Kermeur, nous le comprenons. Ce presque monologue nous tient en haleine jusqu’à la fin.

J’en dis ici le moins possible pour ne rien dévoiler du livre.

Lisez-le !

JS

 

 

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avril 5th, 2017 par