Je l’ai dit il y a quelques jours, je vais de nouveau animer mon site et pourquoi pas par un poème ? Il s’agit d’Apollinaire et de ce livre jauni qui date de l’époque des papiers de qualité exécrable. L’ouvrage n’est pas daté mais c’est sa soixante-quinzième édition… Voici maintenant comme en écho ce sonnet.
A toi Apollinaire
C’est en deux mille dix-sept, à mon tour et bien tard,
Que j’ai hérité. Et, par le jeu des partages,
J’ai chez moi un livre qui semble hors d’usage
Fait d’un papier craquant, et bruni et ringard.
C’est Alcools, ce bouquin obtenu par hasard.
Je découvre que tu as placé dans l’ouvrage
Des poèmes que j’ai lus dans mon jeune âge,
Comme Les Saltimbanques, ce fruit de ton art.
Là, j‘ai retrouvé : Vienne la nuit sonne l’heure,
Suivi de ces mots : Les jours s’en vont je demeure.
J’aimais déjà ces vers et n’étais que gamin.
J’imagine la Seine qui toujours se froisse
Sous le Pont Mirabeau, et ma vie sans angoisse
Dans un monde où s’ouvre l’infini des chemins.
Jean S.
Mais non c’est le plus beau des papiers. J’en ai lu des livres avec ce papier jauni. Il me rappelle une époque révolue. Puisque maintenant des livres comme cela, je n’en ai quasiment pas. Ce papier jauni représente pour moi le temps des possibles. Un marqueur de ce temps. Un temps révolu puis qu’il a suffisamment passé désormais pour que tous les possibles ne soient plus possibles.