août 30th, 2013 par Jean Sebillotte

Durant les vacances, j’ai, à partir d’un fait réel, écrit la première fable. La seconde a suivi en réponse au défi qu’on me lança.

 

Le chat et la grenouille

 Un chat fixe de ses yeux verts

Une grenouille béate.

Le félin, un rien pervers,

Guette sans hâte,

Le batracien, inconscient du danger,

Qui se repose, tel une plante.

D’un bond, sans déranger,

Le chasseur s’empare de la bête trop lente,

Puis, d’un air majestueux,

L’animal au pelage fastueux,

S’en va, en un secret endroit,

cacher ou manger sa proie.

 

Si vous êtes grenouille,

Ne jouez pas au pacha.

Et si vous êtes chat,

Évitez d’être bredouille.

 

Le frelon, la guêpe et l’abeille

Un frelon, empereur des insectes ailés,

Avec une guêpe voulut convoler.

La belle ainsi courtisée,

Refoule l’assaut d’un dard zélé,

Et, en retour, reçoit une giclée 

Du venin de son amant !

 

Une abeille sagace et avisée

Commenta prestement

L’affaire en ces termes :

« Pour que l’union soit heureuse et ferme,

Il convient de ne pas changer d’espèce.

Ainsi vous le diront le mulet et le bardot

Qui comme des badauds

Paissent,

Là-bas, dans la plaine.

Ils sont tristes d’être bâtards

Et de ne pouvoir espérer, même avec retard,

Une descendance lointaine. »

 

                                   Jean Sebillotte – août 2013

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