Ces deux mois, je les ai passé à travailler matériellement d’abord, c’est-à-dire aux tâches de l’aidant mais aussi au jardin, à repeindre et réparer des boiseries. Nous avons passé 11 nuits à Grignon, en Côte d’Or, dans la maison ancestrale côté Sebillotte (pour mémoire). J’ai lu encore Rimbaud et sur Rimbaud et Verlaine et sur Verlaine mais avec paresse. Malgré elle, je viens d’envoyer deux poèmes pour le Florilège de la SAPF. Les voici :
Enigme
Suis-je la grande apathique
La patrie déprimée
La terre squelettique
La lampe allumée
Suis-je l’empathique
Déjà condamnée
L’énigmatique
La poésie diffamée
L’avenir problématique
La planète abîmée
Ou l’extase sympathique
Et moi déjà inanimée
Poème ancien et surréaliste peut-être. L’autre est au contraire dans une forme traditionnelle, bien que peu répandue, du pantoun ou pantoum.
Le pantoun de l’aidant
Le devoir de l’aidant sans relâche s’impose
Quand vient le handicap assez sournoisement,
- A la morte saison quand sont passées les roses,
Quand donc notre soleil chauffe moins ardemment.
Quand vient le handicap assez sournoisement,
Sur l’aidant constamment sans détour tout repose.
- Quand donc notre soleil chauffe moins ardemment
Quand la saison froide nous incite à la pause,
Sur l’aidant constamment sans détour tout repose.
Lui, l’époux fidèle qui aime vaillamment.
- Quand la saison froide nous incite à la pause,
Elle, son épouse, l’attend fiévreusement
Lui, l’époux fidèle qui aime vaillamment,
Lui, l’amant impuissant qui n’est en rien la cause,
- Elle, son épouse l’attend fiévreusement,
Au long des jours, des mois, des ans, gais ou moroses.
Lui, l’amant impuissant qui n’est en rien la cause,
Il se doit de l’aider affectueusement,
- Au long des jours, des mois, des ans, gais ou moroses,
Attendant de nouveau qu’explose le printemps.
Il se doit de l’aider affectueusement
Son amie qui, elle, doit vaincre cette chose.
- Attendant de nouveau qu’explose le printemps,
Le devoir de l’aidant sans relâche s’impose !
Ce pantoun ( https://www.espacefrancais.com/le-pantoum/ ) m’a donné bien du mal car la forme est contraignante. Mais ne traduit-il pas le poids de l’aide pour l’aidant ? Les deux thèmes en mêlés se veulent : 1- le boulot de l’aidant, 2 – le temps qui s’écoule saison après saison.
Est-ce réussi ? Me le dire !