Voici une page écrite en mars 2012, bien avant que je ne me décide à publier mon livre.
Dois-je chercher un éditeur pour un roman ?
Je viens de clore un bouquin sans avoir l’impression d’avoir rédigé un chef d’œuvre. Dois-je courir les maisons d’édition ? Je m’interroge. Publier à compte d’auteur ? Tout dépend du coût !
Parlons un peu économie.
Le monde de l’internet est très agité par les critiques que font les écrivains à l’édition à compte d’auteur. Il est vrai que des abus sont manifestes dans ce domaine. Mais les écrivains en herbe ne sont-ils pas naïfs ? Ne sont-ils pas comme ces retraités qui se mettent à l’aquarelle et, munis de quelques pièces sinon médiocres, du moins standard, demandent, de ci de là, à exposer leurs œuvres et découvrent la difficulté de trouver une galerie qui ne leur fasse pas payer, à un prix exorbitant, la location d’un espace où personne ne vient jamais ?
Tout artiste est un producteur (les artistes eux-mêmes parlent de leur « production »). Il faut savoir que les producteurs, dans notre économie (et de tout temps), ont une part extrêmement faible dans la vente finale de leur produit. Dans un pot de yaourt vendu au consommateur, quelle est la part du lait payé à l’éleveur ? 5%, 10% ?
Scandale que cette comparaison entre l’artiste et l’éleveur ? Et pourtant tous deux cherchent à vendre leur production. Ils l’offrent. En face il y a la demande dictée par le besoin.
Pour l’éleveur la demande est liée à un besoin immédiat et à caractère vital. Pour l’artiste il n’en va pas de même. Les peintres, par exemple, savent que leurs travaux sont achetés par ces personnes extraordinaires et rares qui sont sensibles à ce qu’ils créent. L’oeuvre d’art est un luxe. Les artistes savent qu’il faut se battre pour vendre et qu’il ne revient pas grand choses dans leur bourse une fois leur production vendue. Quand le peintre meurt, il laisse souvent un énorme stock d’œuvres dont ses descendants ne savent que faire, car, contrairement à la légende, à la mort de l’artiste, elles n’ont plus aucune valeur ou si peu. Il faut se faire une raison : sauf pour de rares élus, l’art ne rapporte que bien peu ou rien du tout. Il y a là quelque chose de choquant, je l’admets. Mais pourquoi un écrivain ou une écrivaine gagnerait-il des mille et des cents, lui ou elle qui s’autoproclame artiste ? Que lui doit-on ?
Il y a, me direz-vous, un tas de gens qui vivent sur le dos des artistes ! Exact. L’éleveur vit la même situation et ne dit pas autre chose !
Mais, et je parle ici des seuls artistes, les galeries ne fermeraient pas en grand nombre, ni les librairies, si leur situation d’intermédiaires était si florissante.
Il reste que certains (les galeries en sont, comme les maisons d’édition) vivent de l’envie qu’ont les artistes d’exposer ou de publier leurs oeuvres, envie légitime et besoin vital pour eux, et en profitent à l’évidence, mais pas toutes !
Il reste le mécénat…qui ne touche que peu de monde.
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Voici mes réflexions au stade actuel. Il est possible que ce tapuscrit dorme tranquillement chez moi, sauvegardé sur un disque dur ou que je me lance dans l’auto-édition ! J’hésite !