L’HERBIER de Jean-Paul Colin

Cher ami,

À mon tour de commenter un de vos livres. L’Herbier m’est bien parvenu. J’ai profité d’une semaine en Espagne pour le lire page après page. Le livre s’y prête par sa forme même. On suit l’histoire de cette famille qui est décrite pour aboutir au fils, dont je n’ai pas trouvé le prénom, qui, à la fin, reste seul dans la maison des parents, sur le dessus de la terre, ses parents étant désormais en-dessous…

« Le petit a grandi, il essaie de comprendre pourquoi Roger et Colette s’aiment et se haïssent, en même temps. » Effet de typo et de style. Le style. Vous m’aviez suggéré d’en mettre davantage pour le second roman, je crois. Dans L’Herbier, il est remarquable et je suis tombé  sur de multiples trouvailles qui m’ont plu et parfois étonné.

Le livre n’est ni gai ni optimiste. Il est même cruel. La vie vaut-elle d’être vécue ? Dieu ne répond pas, existe-t-il ? La destination est le cimetière. La vieillesse peut être un terrible naufrage. Le père apprend à l’enfant à faire un herbier, « doux cimetière de la nature morte ».

« On est heureux pour quelques heures, ou un peu moins malheureux »… « Croient-ils pouvoir être heureux ensemble » ?

« Heureusement il reste les mots »… « pour un  avenir vertigineux ».

*

C’est, pour moi, un beau livre que j’ai quitté pensif, d’autant que je lisais en même temps Les âmes grises tout aussi sombre.

Merci

Jean S.

 

août 9th, 2016 par